Rediffusion

Les corps conducteurs – sur Nos corps pirogues de Marie Cosnay

Écrivain

Avec Nos corps pirogues, Marie Cosnay poursuit la voie empruntée depuis plusieurs récits déjà, d’Entre chagrin et néant jusqu’à Des îles, publié à l’automne dernier : un travail de terrain, à travers lequel elle collecte la parole et les histoires des exilés, mêlant sa voix à la leur. La clé du voûte du récit est ici sa rencontre avec un jeune garçon arrivé de Guinée, Saâ, « [qui] devait apparaître, et [qui] est apparu ». Rediffusion du 8 février

Il y a sans doute du paradoxe à affirmer l’importance majeure de Nos corps pirogues : accompagné chez le même éditeur d’un volume collectif d’essais critiques dévolus à l’œuvre de Marie Cosnay[1], Nos corps pirogues reste, matériellement parlant, un livre relativement bref publié à quelques centaines d’exemplaires par un petit éditeur du Sud-Ouest dont on découvre, à dire vrai, le beau catalogue, « L’Ire des Marges ».

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Il se pourrait bien, pourtant, que déterminant ou non dans l’œuvre de Marie Cosnay, Nos corps pirogues, limpide et profondément marquant, le soit dans la lecture que l’on peut aujourd’hui faire de cette œuvre en mouvement.

Inscrit dans une expérience locale d’accueil des migrants, et plus particulièrement d’aide aux migrants mineurs quand ces derniers, lorsqu’ils sont adolescents comme le personnage central de ce livre, sont systématiquement en butte à une administration qui les soupçonne, soit d’imposture (dépourvus de papiers, ils seraient évidemment plus vieux qu’ils n’ont intérêt à le dire), soit de n’être pas isolés comme ils prétendent l’être, et dès lors d’être manipulés, Nos corps pirogues met le doigt sur une question centrale, rarement interrogée et à proprement parler vertigineuse, celle de ces formes nouvelles d’engagement produites par les désaffections incessantes de l’État.

Cette question devient dangereuse de n’être pas prise en charge, d’être occultée dans les récits et débats témoignant de ces formes d’engagement indéniablement généreuses et salutaires – et c’est bien ce que montre, in fine, Nos corps pirogues, revenant sur un « accident de l’accueil », une scène tragique que Marie Cosnay avait déjà abordée dans une fiction publiée ici-même le 9 février 2020, Histoire de personne (Questions autour d’un accueil) et qui était ainsi introduite : « S. est arrivé du Sénégal via la Libye, et en France a trouvé l’hospitalité dans une petite ville de province grâce à un réseau d’accueil. Et puis, accusé de viol et objet d’une vengeance populaire, il en est parti du jour au lendemain. Aucune plainte auprès de la police, des on-dit et des SMS, une scène dont la vérité est indéterminable. »

L’engagement de Marie Cosnay résulte d’abord d’une manière d’être au monde et d’y vivre parmi les autres.

Reprenons en amont. Traçant un chemin atypique dans l’univers des lettres contemporain, Marie Cosnay est devenue en quelques années une figure marquante de ce que l’on pourrait nommer la littérature engagée. Engagée, son œuvre l’est toute entière, même lorsqu’elle débride les puissances du roman dans le merveilleux et très déjanté Cordelia la guerre, paru aux éditions de l’Ogre en 2015, qui puisait chez Shakespeare ; elle l’est aussi bien et par exemple pour avoir ravivé la mémoire de la Commune de Paris dans À notre humanité (Quidam éditeur, 2012) ou pour avoir interrogé en archéologue le dossier de l’affaire Finaly, qui a divisé la France de l’après-guerre (Comètes et Perdrix, paru en 2020).

Depuis plusieurs années cependant, Marie Cosnay est surtout investie du côté de l’urgence provoquée par la nécessité d’accueillir ces jeunes migrants laissés pour compte sur le trottoir de nos villes.

Actrice de cet accueil sur le terrain local qui est le sien, au pied des Pyrénées qui ont de toujours été un lieu de passage, Marie Cosnay a tiré de cette urgence à agir une urgence à témoigner, raconter, lui consacrant plusieurs livres qui relèvent assurément de la littérature, depuis le très sobre et saisissant Entre chagrin et néant : audiences d’étrangers devant le juge des libertés et de la détention (Laurence Teper, 2009), fruit d’une année d’assiduité au tribunal de Bayonne, et jusqu’au récent Des îles, Lesbos 2020, Canaries 2021 (Éditions de l’Ogre, 2021), récit-documentaire touffu qui s’autorise d’une prose en liberté pour mettre au jour la réalité de l’enfermement des migrants aux confins d’une Europe engluée dans la peur et le pressentiment de sa chute – une Europe qui, à force de craindre qu’on la prenne pour une vache à lait, présente un visage aussi aimable qu’une porte de prison, forteresse assiégée enfermant au plan spirituel ceux qu’elle prétend protéger au plan matériel.

D’où, au fond, la question seconde qui hante les livres Marie Cosnay : comment vivre en conscience dans une prison sans rêver d’en dessouder les barreaux qui, en l’occurrence, sont d’abord des mots agencés en stéréotypes ?

Une fois posé le terme d’engagement, il est impératif cependant de préciser en quoi son geste même donne à l’expression de littérature engagée un sens fort différent de celui que l’engagement des artistes a pu avoir au mitan du XXe siècle. Son engagement résulte d’abord d’une manière d’être au monde et d’y vivre parmi les autres, de lire aussi bien, certainement pas d’un postulat intellectuel.

Cet engagement l’enjoint au contraire à interroger sans relâche autant les postulats qui pourraient lui donner raison que ceux dont il s’agit de montrer la bêtise criminelle ; c’est d’abord dans la vie la plus quotidienne qu’il s’enracine. Si, comme le répètent les écrivains, écrire consiste à penser à partir de ce qu’on écrit, de ce qui s’écrit, quand l’inverse n’aurait que peu d’intérêt, l’engagement, ici, précède l’écriture qu’il génère et qui permet de le penser, non pas l’inverse.

Les livres qui en résultent sont aux antipodes d’une production militante sûre de sa vérité et qui, pour imposer cette vérité, impliquerait du prosateur qu’il s’en tienne au fait que « un chat est un chat », ainsi que le professait malencontreusement Sartre dans Qu’est-ce que la littérature ? (paru en 1948, il est vrai, ce qui n’est pas anodin : il s’agissait d’abord d’arracher la littérature à ses compromissions historiques dans l’espoir d’en sauver quelque chose, et tant pis pour le chas de l’aiguille).

Refusant de séparer la bibliothèque et le monde qu’elle arpente au quotidien, car l’un comme l’autre, la bibliothèque et son monde, y perdraient conjointement le sens qu’ils partagent, elle ne considère pas davantage qu’il faut cesser d’être poète pour agir qu’elle ne considère qu’il faudrait s’abstraire du monde pour créer ; elle montre au contraire au fil des pages à quel point les Métamorphoses d’Ovide, qu’elle a intégralement retraduit pour les éditions de l’Ogre en 2017 (traduction désormais disponible en Livre de poche), peuvent aider à appréhender les situations les plus contemporaines, et réciproquement.

Un chat est un chat ? Les arbres sont des arbres, chez Marie Cosnay, indéniablement : on s’abrite dessous, et quand ils viennent de nous tomber dessus, on peut faire de leur tronc des pirogues fragiles, aussi bien. Les arbres sont des arbres, et cela reste vrai dans le jardin qui est au centre de Nos corps pirogues, sinon que ce jardin est un jardin, pour autant – c’est-à-dire un lieu propice à l’émerveillement, voire à l’enchantement.

Cela est d’autant plus notable, en l’occurrence, que le jardin que fréquente la narratrice chaque semaine pour y animer des ateliers d’écriture abrite une somptueuse collection de sculptures modernes (de Maillol à Nicki de Saint Phalle) ; situé à la frontière des Landes et du Pays basque, « La Petite Escalère », lorsqu’elle n’est pas inondée, est désormais un lieu voué à « l’éducation culturelle et artistique de personnes en situation de précarité », et parmi eux de jeunes migrants – et s’il est clair ici qu’un migrant est un migrant, nul ne sait exactement ce que cela au juste peut bien signifier dans leur chair.

Au commencement du récit est donc un jardin ainsi décrit, et tous les signifiants employés importent : un « drôle de lieu, avec belles dames, petites bêtes et essence variées », où l’on peut s’attendre à tout instant à trouver « Orphée chantant pour des êtres planqués sous des apparences d’arbres ou de bronzes ce qui nous intéresse le plus et qui s’est, au commencement d’ailleurs, passé dans un jardin : une histoire d’amour. » Puisqu’au commencement on retrouve toujours le désir, ce désir vital à l’humanité qui peut prendre mille visages et n’a pas attendu Ovide pour éveiller les curiosités, transfigurer les êtres et les visages, jouer de ses mille métamorphoses jusqu’au sein des comités d’accueil, y introduire des rapports de force que nul n’avait vu venir.

C’est que le désir, dans toutes ses manifestations, sous toutes ses formes, celui de comprendre aussi au sens littéral du terme, « le désir, comme le savait Sophocle, “pousse l’esprit des justes à l’injustice”. Nous ne l’avions pas prévu. C’était prévisible pourtant ».

On pourrait aussi bien dire les choses ainsi : jamais Marie Cosnay ne « se penche » sur le destin des migrants. Pour se pencher, il faudrait qu’elle les surplombe. Si elle a le pouvoir de témoigner de leurs récits et donc de l’expérience qu’ils racontent, si elle dispose ici et maintenant d’outils dont pour une part ils ignorent tout et qu’elle espère les aider à acquérir face à une société qui les rejette, elle sait aussi que, quelle que soit leur fragilité très réelle, ils arrivent porteur justement d’une expérience et donc d’une connaissance incommensurables au regard de nos vies avec chauffage central et climatiseur, eux qui ont traversé des déserts, côtoyé les esclavagistes et la mort, rencontré Charybde et puis Scylla, et toutes les figures des Gorgones.

Elle sait encore ce qu’ont de fascinant cette connaissance, qui relève pour une large part du secret chez ceux qui arrivent, et le rapport si différent qui est le leur « à la proximité, à la possibilité de la mort. La mort, ce qui nous fait semblables, et nous distingue radicalement. » Mais « il n’y a pas que la fascination pour la mort, il y en a une autre, qui se noue à celle-là : la fascination pour les récits », y compris les plus anciens d’entre eux.

C’est bien pourquoi, engagée de fait et serait-ce parfois à son corps défendant, elle se tient aux antipodes du discours militant. Les livres de Marie Cosnay sont d’abord et avant tout de vivants témoignages qui ne cessent d’interroger les conditions du récit, le sien, mais aussi les récits qui l’environnent ou contre lesquels elle lutte : des récits toujours conditionnés par les régimes de croyance qui les sous-tendent, le plus souvent à l’insu de protagonistes persuadés du caractère raisonnable de leurs arguments.

Marie Cosnay sait aussi que ces régimes de croyance ne sont pas l’apanage des adversaires, qu’ils s’enracinent en chacun au plus intime, au plus obscur, dans ces zones troubles que peuvent parfois éclairer les mythes qui s’en nourrissent.

S’il faut ici le préciser, il est évident que certains régimes de croyance sont liberticides et d’essence mortifère, et tout particulièrement ceux qui en viennent à sacraliser la notion d’identité (quand l’identité se définit toujours par ce qui me distingue de l’autre : se définit par discrimination) ; ces régimes de croyance se révèlent d’une plasticité infinie qui les rend imperméables à la raison, offrant aux coups de boutoir de cette dernière un corps élastique qui se gonfle aussitôt ailleurs, et l’on sait ce que peut avoir d’effrayant cette plasticité aussi bien du côté des indéfectibles soutiens de Trump que de celui de Zemmour – on le voit sans doute de manière plus nette que partout ailleurs sur les questions des migrations et du droit d’asile, dont l’évolution met en péril, bien plus que notre identité, la notion même d’humanité.

Pour autant, les affronter en prétendant disposer soi-même d’une pensée éclairée qui serait indemne de ces processus profonds n’est pas plus raisonnable : les plus nobles expériences de l’homme, et l’hospitalité en est une depuis la nuit des temps, ces plus belles expériences elles-mêmes qui sont au cœur de l’œuvre récente de Marie Cosnay, reposent-elles aussi sur des régimes de croyance.

Précisément parce que la littérature est tout à la fois un art et une pratique qui use du même matériau que la croyance, le langage, la puissance de Nos corps pirogues est d’interroger sans cesse ses actes et ses phrases avec ce seul outil que la littérature peut nous apporter : la justesse, à tous les sens du terme.

Au sens musical, la justesse désigne une sensation physique de la vérité (exactement comme le mensonge entraîne une sensation physique), celle qui traverse à son surgissement le corps du scripteur sur le chemin aveugle qui est le sien, que le lecteur partagera sans avoir jamais les mots pour dire cette vérité insaisissable. Je songe ici à cette phrase évidemment discutable mais tellement juste, précisément, d’Hélène Cixous évoquant dans Peinetures le désir de « dessiner le vivant de la vie (qu’y a-t-il d’autre à désirer dessiner ?) » : « je cherche la vérité, je rencontre l’erreur. Comment reconnais-je l’erreur ? Elle est évidente, comme la vérité. Qui me le dit ? Mon corps. La vérité nous fait jouir. Elle nous fait éclater de rire, trembler. Rougir. »

L’imagination, condition première d’une intelligence des autres et donc du monde, peut être un danger aussi, lorsqu’elle entraîne à la fascination face à l’autre.

Si la question de l’imagination, de l’imaginaire, se révèle centrale dans Nos corps pirogues, c’est à double titre. Elle l’est d’abord par le manque terrifiant d’imagination de la machine administrative – et curieusement on se surprend au détour d’une page à se souvenir du récit que fait Gide de sa rencontre avec Oscar Wilde à peine sorti du pénitencier, de l’étonnant étonnement du jeune Gide à entendre Wilde dire du directeur de la prison qu’il était très méchant, très cruel parce qu’il manquait d’imagination.

Le manque d’imagination, le désir de s’en protéger, on l’éprouve avec l’enfant mineur qu’accompagne la narratrice de Nos corps pirogues dans son long parcours du combattant pour être reconnu pour ce qu’il est, mineur. En m’autorisant une entorse à la règle qui proscrit cet adjectif sans cesse mêlé aux sauces les plus pâteuses mais qui s’impose ici, cette confrontation est kafkaïenne, tant l’administration entretient un procès absurde aux mineurs qu’elle est supposée protéger, engluée qu’elle est dans une politique de suspicion qui à force fait tache d’huile, puisque « c’est vrai, ici ou là, les travailleurs sociaux ont attrapé la manie du soupçon, ils sauvent leur peau psychique (…) : tentent de se mettre d’accord avec ce qu’ils acceptent parce qu’ils ne peuvent pas ne pas l’accepter » et ferment tant que faire se peut les vannes de l’imaginaire, cette capacité à produire des images qui ouvre à l’empathie.

Mais l’imagination, condition première d’une intelligence des autres et donc du monde, peut être un danger aussi, lorsqu’elle entraîne à la fascination face à l’autre. Fascination pour la mort frôlée de près, fascination du récit impossible (« le fait même que le récit peut être produit nous rapproche de celui qui le produit, la capacité narrative est un lot commun »), fascination de la piété, de la foi de l’autre, foi inébranlable dans le voyage entrepris, foi religieuse aussi (« La piété de l’autre nous regarde, dans le miroir tendu nous questionnons la nôtre. Je t’accueille, tu m’accueilles dans ce quelque chose que tu portes et que j’ai oublié. »).

Pouvoirs et maléfices de l’imagination : certaines pages, à lire les vies d’hôtes qui basculent du fait de cette fascination, quand une hébergeuse du collectif local quitte fils et mari, quand une autre, parce que « le souci qu’elle a des jeunes gens qu’elle accompagne balaie ses autres attachements, après son travail perd son logement, vit actuellement en squat avec les jeunes qu’elle tentait jusqu’alors de protéger », c’est le souvenir d’un autre chef d’œuvre qui traverse la mémoire du lecteur, Madame Bovary.

Il faut ajouter enfin qu’une autre raison encore participe sans doute à l’importance particulière que le lecteur accorde à Nos corps pirogues, bien qu’il puisse sembler moins ambitieux que le volumineux Des îles publié l’automne dernier aux éditions de l’Ogre. Certes, le texte est resserré sur une histoire singulière dont il est plus facile de s’emparer, mais, surtout, il est fort d’une spécificité nouvelle : là où Marie Cosnay avait décidé d’aller au tribunal une fois par semaine pour en rendre compte dans Entre chagrin et néant, là où Des îles s’ouvre sur son embarquement pour un voyage qu’elle a décidé d’effectuer à Lesbos, en 2020, Nos corps pirogues se trame au fil des jours à partir du destin d’un jeune migrant qui a fait irruption dans son quotidien sans crier gare, s’il n’est pas du tout surgi de nulle part.

Certes, c’est bien parce que ce quotidien est celui d’une femme concrètement engagée, que l’auteure peut introduire ainsi l’aventure qui est au centre de Nos corps pirogues : « C’est un jardin à quelques kilomètres de là où je suis née. Un jardin que j’ignorais enfant. Pourtant un jardin pour enfants. Dans le jardin du mercredi où nous nous retrouvions, il manquait, lui, l’enfant. / Dans le jardin, il manquait un enfant. Il est apparu, crois-moi sur parole. Il devait apparaître, et il est apparu. »

Crois-moi sur parole, dit la narratrice, dans la position décidément du témoin qui engage son corps dans l’expression subjective de sa vérité, je te demande de me croire, tu dois, il faut me croire. Un enfant apparaît dans le jardin, il tombe dans le texte. Et le conduit, bientôt : il en devient le corps conducteur.

Cet article a été publié pour la première fois le 8 février 2022 dans le quotidien AOC.

Marie Cosnay, Nos corps pirogues, éditions L’Ire des Marges, janvier 2022, 176 pages.


[1] Il faut saluer l’aventure éditoriale qu’est aujourd’hui une collection dévolue à la critique et qu’ouvre « Marie Cosnay, traverser les frontières accueillir les récits », avec Stéphane Bikialo, Marie Cosnay, Warren Notte, Alain Nicolas, Jane Sautière, Pierre Vilar, éditions L’Ire des Marges, collection Bruits de langues, janvier 2022.

Bertrand Leclair

Écrivain, Critique littéraire

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Notes

[1] Il faut saluer l’aventure éditoriale qu’est aujourd’hui une collection dévolue à la critique et qu’ouvre « Marie Cosnay, traverser les frontières accueillir les récits », avec Stéphane Bikialo, Marie Cosnay, Warren Notte, Alain Nicolas, Jane Sautière, Pierre Vilar, éditions L’Ire des Marges, collection Bruits de langues, janvier 2022.