Comment habiter dans le Grand Paris ?
En moins de trois générations, deux politiques massives, successives et opposées du logement en France ont vu se succéder aux grands ensembles les lotissements généralisés. Si les premiers ont offert la lumière, la surface, l’eau chaude à ceux qui en étaient démunis, la répétition du même à l’infini, de ces passoires acoustiques et thermiques, dont l’état fut aggravé par le manque d’entretien, les ont condamnés, pour beaucoup, à la démolition.

Les pavillons sur catalogue, eux, ont donné à chacun la possibilité de bricoler son chez soi et de s’ouvrir sur un espace extérieur, un jardinet. Ces deux temps ont rendu la majorité des Français exigeants sur ce que devait leur apporter leur logement. Mais à quel prix ?
Ces dernières années en France, l’équivalent de la forêt de Fontainebleau – soit la surface d’un département tous les dix ans – a été artificialisé. L’utilisation des terres agricoles, par la construction des pavillons, ne peut être poursuivie car les pavillons sont, par toutes leurs faces exposées, des passoires thermiques, et nécessitent, à l’heure de la crise énergétique, l’usage et la possession de plusieurs voitures, leur desserte ne peut être assurée autrement, leur faible densité empêchant la rentabilité de tout transport en commun.
Il faut donc dépasser ces deux extrêmes, celui des grands ensembles et celui du pavillon généralisé, pour construire les logements qui manquent dans les métropoles et singulièrement dans celles du Grand Paris qui regroupe sept départements et douze millions d’habitants, soit autant que ceux qui peuplent les trente-cinq départements de la diagonale du vide.
L’artificialisation des sols est aujourd’hui quatre fois plus rapide que l’évolution de la population. Ce qui veut dire qu’il faudrait, pour en tenir compte, que les opérations nouvelles aient une densité quatre fois plus grande que celle des pavillons sur catalogue. À cette première contrainte, il faut ajouter celle du coût d’acquisition.
Les célibataires, les f