Externalisation de services publics et qualité de l’emploi
Depuis les années 80, les administrations des pays de l’OCDE se transforment avec la mise en place du New Public Management (Nouvelle gestion du secteur public) qui cherche à faire converger le mode de gestion des secteurs public et privé. En France, la circulaire Rocard du 23 février 1989 évoque le renouveau du secteur public, mais il faudra attendre la circulaire Juppé du 26 juillet 1996 portant sur « la mise en œuvre de la réforme de l’État et des services publics » pour instaurer une réflexion autour du périmètre de l’action publique. La LOLF[1] mise en place à partir de 2001 va initier une gestion orientée vers les résultats pour assurer « l’efficience » du secteur public[2]. Puis se succèdent, la RGPP[3] en 2007, la MAP[4] en 2012 et dernièrement l’« Action publique 2022 » lancée en 2017, cherchant à remplir trois objectifs : améliorer la qualité des services, « moderniser » l’environnement de travail des agents publics et réduire les dépenses publiques.

Parallèlement à ces différentes réformes de l’État, l’externalisation des services publics s’accélère depuis les années 90. Un rapport rédigé par le collectif « nos services publics[5] » estime à 160 milliards d’euros les dépenses d’externalisation[6] représentant près de 7 % du PIB en 2019. Le choix d’externaliser repose sur deux logiques inspirées par le modèle du New Public Management : la recherche de spécialisation pour rationaliser les coûts et la mise en place de dispositifs et d’instruments de gestion. Ainsi, certaines activités sont davantage concernées par l’externalisation. Le rapport « L’externalisation dans les services publics : jusqu’à 25 milliards d’économie », remis par l’entreprise Webhelp au ministre des Comptes publics en 2019, précisait que les activités dites de « supports » pouvaient être externalisées comme le nettoyage, la restauration collective, les ressources humaines etc.
Mais ce choix d’externaliser certaines activités a des effets sur les conditions d’emploi des agents