La France Insoumise, toujours réfractaire à la démocratie
Accusée d’avoir plombé la NUPES (officiellement en sursis), contestée pour ses positions sur le Hamas, La France Insoumise est en proie à de vives tensions. L’insoumission à la ligne du mouvement et à son fonctionnement grandit.

Raquel Garrido a été sanctionnée par le bureau du groupe parlementaire de la France Insoumise pour avoir nuit à « son bon fonctionnement collectif ». Cette décision brutale a suscité la controverse et la réprobation de députés (Clémentine Autain, François Ruffin, Alexis Corbière, Danielle Simonnet…) qui expriment des critiques de plus en plus marquées à l’égard du fonctionnement du mouvement.
Alors que LFI prône une Sixième République et a fait de la démocratisation des institutions un marqueur politique essentiel, elle donne une nouvelle fois l’image d’un mouvement peu démocratique, réfractaire au pluralisme et dont l’autoritarisme est sélectif (les propos ou attitudes récentes de Sophia Chikirou ou Danielle Obono sur le Hamas, considérée comme un mouvement de « résistance » n’ont pas fait l’objet de la même intransigeance).
Une vieille question
Le phénomène n’est pas nouveau. Il renvoie à un problème structurel et récurrent. Depuis sa création en 2017, l’histoire du mouvement est jalonnée par des mises en cause de son fonctionnement interne et des départs ou la mise à l’index de certains de ses dirigeants. Figure historique de LFI, en désaccord avec la stratégie sur l’Europe, Charlotte Girard quitte l’organisation en juin 2019 prenant acte qu’« il n’y a pas moyen de ne pas y être d’accord ». Elle pointe alors une caractéristique majeure de LFI : il n’y a pas de lieu de régulation des conflits et de production d’une ligne politique après délibération contradictoire. À LFI : pas de congrès, pas de débats d’orientation et, jusque 2022, pas de direction de l’organisation identifiée. Les candidats aux élections sont désignés par un processus très vertical et centralisé dominé par un comité électoral (il a permis lors des dernières él