Macron ou la flexi-insécurité
Nous avons abordé dans AOC le 4 juin dernier la réforme dite « Liberté de choisir son avenir professionnel » dans son volet Formation professionnelle continue (FPC) [1]. Il n’est pas inutile d’y revenir, depuis la promulgation de ladite loi le 5 septembre dernier, tant elle nous semble illustrer la « philosophie » de l’exécutif. Rappelons ici simplement que cette loi était censée constituer le volet de sécurité professionnelle venant compléter sinon équilibrer la flexibilité accrue du marché du travail organisée par les « ordonnances travail » de 2017. Or cette promesse n’est non seulement pas tenue mais consacre un modèle de flexi-insécurité généralisée pour les acteurs de la FPC comme pour ses bénéficiaires.

Sous prétexte de simplification du système – un vrai sujet – la loi vient le compliquer davantage en créant de nouveaux acteurs : l’agence publique France Compétences censée chapeauter, financer et évaluer le système, ses déclinaisons régionales sous la forme obscure de Commissions Paritaires Interprofessionnelles Régionales – sous l’acronyme parlant de CPIR – l’URSSAF (comme collecteur des contributions employeurs), la Caisse des dépôts et consignations…. Surtout, le bouleversement de l’écosystème est tel qu’une phase de transition s’ouvre d’ici à 2020 a minima. L’illustration la plus flagrante en est donnée par la réforme des vingt Organismes Paritaires Collecteurs Agréés, émanation jusqu’ici des différentes branches professionnelles dans la gestion des fonds de la formation professionnelle continue. Il leur est demandé, dans le même temps, de devenir Opérateurs de Compétences, de prendre en charge, au détriment des Régions, l’alternance et l’apprentissage [2], et de fusionner selon une logique sectorielle pour ne plus être que 10 ou 11 [3] tout au plus.
En d’autres termes : changements de métier, de compétences et de périmètre, le tout dans un contexte d’évolution renouvelé et non encore stabilisé. Cette triple injonction, voire « rationalisation », condui