Société

Les territoires oubliés à l’avant-scène

Architecte, urbaniste, Architecte, urbaniste

Parler de « territoires oubliés » est une manière de mettre en valeur des territoires européens en perte de vitesse, qui appellent pourtant à des futurs désirables unissant le destin des campagnes, des villes et des métropoles.

«Territoires oubliés », territoires de gens qui ont le sentiment d’être oubliés, ce terme offre un sujet français et européen qui mobilise l’imaginaire pour rechercher un destin à des territoires souvent éloignés des métropoles, en perte de vitesse, souvent dans l’espace rural mais pas seulement car ils peuvent concerner des lieux moins éloignés des métropoles.

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Quel sens donner à l’oubli ? Prenons le parti d’affirmer que c’est le marché, et non l’État, qui oublie des pans entiers du territoire dans de nombreux pays européens. Le marché recherche densité, intensité des échanges et rapidité d’exécution. Les « territoires oubliés » sont pour la plupart peu denses, les échanges y sont moins intenses, les moyens en compétences et en financements moindres et les temps de développement de projets plus longs. Face à ces caractéristiques, les politiques publiques – innombrables – destinées à stimuler leur développement, échouent le plus souvent à engendrer des trajectoires vertueuses car quelque peu unificatrices et moins à l’écoute des territoires. Trop souvent catégorielles (villes moyennes, petites villes, espaces ruraux), elles semblent aussi très focalisées sur l’investissement public appuyé sur des modèles importés ou standardisés. Or, comme le disent souvent les élus, un seul projet d’investissement dans une petite commune peut mobiliser le budget de tout un mandat.

Que sont les territoires oubliés ?

L’exploration menée s’est polarisée sur les territoires en perte de vitalité, pas forcément pauvres, mais souvent en souffrance, dans un contexte politique, environnemental, urbain, et socio-économique amenant à considérer que c’est un sujet majeur qui exige une connaissance plus scientifique du contexte, ainsi qu’un repérage des actions menées ou en cours, mais aussi des offres d’ingénierie et de modes de faire qui aideraient au passage à l’acte pour une action plus structurée et efficace sur ces territoires. Ce sujet prend une pertinence accrue au regard des c


[1] Loi climat et résilience du 22 août 2021 qui a fixé l’objectif d’atteindre le « zéro artificialisation nette des sols » (ZAN) en 2050, avec un objectif intermédiaire de réduction de moitié de la consommation d’ENAF dans les dix prochaines années (2021-2031). 

[2] Réflexion menée dans le cadre des groupes de travail du Club Ville Aménagement ayant donné lieu à la publication d’un livre Ariella Masboungi, Guillaume Hébert, Les territoires oubliés, un futur désirable, Le Moniteur, 2024.

[3] Laurent Davezies, L’État a toujours soutenu ses territoires, La république des idées, 2021.

Guillaume Hébert

Architecte, urbaniste, Co-fondateur « Une Fabrique de la Ville »

Ariella Masboungi

Architecte, urbaniste

Notes

[1] Loi climat et résilience du 22 août 2021 qui a fixé l’objectif d’atteindre le « zéro artificialisation nette des sols » (ZAN) en 2050, avec un objectif intermédiaire de réduction de moitié de la consommation d’ENAF dans les dix prochaines années (2021-2031). 

[2] Réflexion menée dans le cadre des groupes de travail du Club Ville Aménagement ayant donné lieu à la publication d’un livre Ariella Masboungi, Guillaume Hébert, Les territoires oubliés, un futur désirable, Le Moniteur, 2024.

[3] Laurent Davezies, L’État a toujours soutenu ses territoires, La république des idées, 2021.