Nicolas Nova (1977-2024), un éclaireur des futurs possibles
Le 31 décembre 2024, Nicolas Nova, professeur ordinaire à la Haute école d’art et design (HEAD) – Genève (Haute école spécialisée de Suisse orientale, HES-SO), nous a quittés subitement à l’âge de 47 ans, victime d’une crise cardiaque lors d’un trek au Sultanat d’Oman, le royaume du légendaire Sinbad le marin. Il chérissait ce type de voyage, à la jonction de paysages époustouflants et de folklores singuliers, tels ses arpentages réguliers de la « technosphère » alpine ou, plus récemment, en octobre 2024, des pseudo-traces extraterrestres de Roswell au Nouveau-Mexique – autant d’imaginaires synthétiques articulant nature, technologie et croyances et dans lesquels il puisait la matière de ses essais et carnets de route.

Nicolas Nova était un esprit curieux, généreux et visionnaire, dont la vivacité et l’acuité ont profondément marqué ses étudiant·exs, collègues et ami·exs. Sa brutale disparition est une immense perte pour la communauté du design, des sciences humaines et des cultures numériques tant sa personne et ses travaux faisaient l’unanimité.
Entre technologies grand public et sciences sociales
Né à Roanne, près de Lyon (France), en 1977, Nicolas Nova a étudié les sciences naturelles et les sciences cognitives. Pas assez rassasié d’un premier doctorat ès sciences en interaction humain-machine, obtenu en 2007 à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et traitant des médias géolocalisés, Nicolas Nova soutient en 2018 une deuxième thèse à l’université de Genève, cette fois en sciences de la société, portant sur la figure « kaléidoscopique » de l’objet global et totalisant qu’est le smartphone.
Capable de faire dialoguer des communautés tant hétéroclites qu’inattendues (en témoignent la variété des sources lui rendant hommage suite à son décès), il était des rares personnes dont la précision scientifique trouvait des ancrages et relais autant dans la pop culture (musique et jeu vidéo notamment), la presse grand public que dans les sphères profes