Cinéma

Radu Jude : « C’est déjà mon troisième film qui commence avec une blague »

Critique

Réalisateur d’une vingtaine de films très différents les uns des autres, Radu Jude redécouvre un intérêt pour la Roumanie. Kontinental 25 (sortie la semaine prochaine) doit autant au cinéma de Rossellini qu’au modèle de production de la série B – un long métrage tourné dans la foulée de Dracula (sortie le 15 octobre), lui-même composite, et qui joue avec ChatGPT. Retour sur ce « cinéaste intranquille » auquel le Centre Pompidou Hors les Murs consacre une rétrospective.

Radu Jude tourne à toute vitesse des films qui ne ressemblent jamais au précédent. En témoigne les deux longs métrages qui sortent sur les écrans français à quelques semaines d’intervalle.

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Ce mercredi, Kontinental 25, tourné en dix jours à l’iPhone 15, suit une huissière qui plonge dans des abîmes de culpabilité après avoir trouvé mort un vagabond qu’elle venait d’expulser. Dans un flot de réflexions sur la gentrification et les écarts de richesse, elle analyse sa place dans la société contemporaine roumaine.

Dracula (sortie le 15 octobre), film collage de près de 3 heures, part de la figure historique du vampire pour ouvrir un livre d’images générées par une intelligence artificielle à la demande d’un cinéaste en manque d’inspiration. Alors que sort un livre collectif sur son travail (Radu Jude, La fin du cinéma peut attendre, co-édité par le FID Marseille et Les Éditions de l’œil) et qu’une rétrospective s’ouvre la semaine prochaine au Centre Pompidou Hors les murs (« Radu Jude, cinéaste intranquille », du 23 septembre au 11 octobre), le réalisateur roumain évoque sa façon de bricoler des objets filmiques où tout est permis, son goût pour le bad movie et son souci de maîtriser les questions de production. Ce cinéaste aux multiples visages s’interroge sur ce que signifie, aujourd’hui, être un auteur. R. P.

Vous sortez en France deux longs métrages de fiction à quelques semaines d’intervalle, mais depuis N’attendez pas trop de la fin du monde (2023), vous avez aussi terminé trois autres films, courts métrages, documentaires, expérimentaux, Potemkiniștii (2022), Eight Postcards From Utopia et Sleep #2 (2024). En quoi être si prolifique en mélangeant les formes nourrit-il votre cinéma ?
Je ne me perçois pas vraiment comme un réalisateur prolifique. Si l’on regarde dans l’histoire du cinéma, ne serait-ce qu’en Europe, dans les années 1950, 60 ou 70, le rythme de travail était beaucoup plus chargé qu’actuellement. Fassbinder en serait sans doute l’exemple extr


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