L’ombre portée des Frères Musulmans sur l’islam ou la quête assumée d’un ennemi intérieur
Alors ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau a rendu public en Mai 2025 un rapport commandé par son prédécesseur en 2024 intitulé Frères Musulmans et islamisme politique en France.

Le pilotage de ce rapport était confié à deux hauts fonctionnaires (Pascal Courtade préfet, ancien Chef du Bureau Central des Cultes au ministère de l’Intérieur et François Gouyette, ambassadeur en poste dans plusieurs États arabes dont l’Arabie Saoudite et l’Algérie) accompagnés de deux préfets, d’un ancien chargé de mission au Ministère de l’Intérieur sur les questions d’islam et d’une secrétaire de séance ayant rang d’experte en islamisme.
Pendant plusieurs, mois ceux-ci ont effectué quatre déplacements en Europe et ont compulsé la littérature académique sur l’islamisme. Ils ont procédé à l’audition de quarante-cinq universitaires et chercheurs (historiens, juristes, islamologues, politistes, sociologues…). À cela il convient d’ajouter des rencontres avec des responsables musulmans français dont notamment ceux de la fédération Musulmans de France censée être liée aux Frères Musulmans. Ledit rapport dont la rédaction fut précipitée par la dissolution de l’Assemblée nationale avait d’abord été remis à Gérald Darmanin en Octobre 2024 et devait demeurer classifié.
Un rapport à charge qui tombe à pic
C’est donc ce texte dont Bruno Retailleau a pris connaissance à son arrivée au ministère de l’Intérieur et qu’il a décidé de déclassifier. Aubaine pour lui, car ce document « auréolé » de scientificité tombe à pic, tant par la thématique abordée (islamisme) que par sa tonalité alarmiste (menace frériste). Il devait lui permettre de déployer sa politique de mise au pas de l’islam en France sous couvert de lutte contre le frérisme. Aussi décida-t-il de le déclassifier et d’en faire une présentation officielle lors du Conseil de Défense de Mai 2025 présidé par le Chef de l’État en personne. À la veille de ce conseil, des extraits ont été habilement divulgués dans Le Figaro qui s’est e
