La COP30 à l’ombre de l’agrobusiness brésilien
Près de trois ans après la fin du mandat de Jair Bolsonaro, la COP30 est une occasion à ne pas manquer pour un Brésil désireux de regagner la place de leader environnemental du Sud global qu’il avait patiemment gagnée lors des premiers mandats du Président Lula. Cette place étant désormais occupée par une Chine vantant les mérites de l’autoritarisme et de la technologie pour assurer la transition écologique, le Brésil a fort à faire pour refaire entendre une autre voix, originale… et démocratique.
Mais tous les observateurs soulignent les limites, voire les contradictions d’un Lula qui occupe son troisième mandat sans réussir à renverser de façon décisive la tendance du pays à laisser l’environnement sur le bas-côté. L’autorisation, à la veille de la COP, du forage de pétrole au large de l’embouchure de l’Amazone, n’en est que le dernier exemple. Bien que le Parti des travailleurs n’ait jamais été un défenseur intransigeant de l’environnement, il faut insister sur le fait que le gouvernement Lula 3 est en la matière pieds et poings liés par sa minorité au Congrès et par le pouvoir d’obstruction qu’y exerce le lobby agricole.

On peut ainsi affirmer que cette COP 30 est étroitement surveillée par l’agrobusiness : il contrôle non seulement le gouvernement depuis le Congrès, mais aussi les promesses qu’il serait tenté de faire sur la scène internationale. C’est en grande partie lui qui bride les tentatives d’un renouveau de l’action publique environnementale au Brésil.
Mais l’agrobusiness ne se limite pas à poser des freins à cette action gouvernementale. Il n’hésite pas à se présenter comme porteur de solutions à la crise climatique. Comme l’agrobusiness français, il déplore des régulations qu’il estime encore trop fortes. Mais, à la différence de ses homologues européens, il a réussi à devenir une force sociale qui produit du sens commun. Ses représentants, fortement relayés dans les anciens et nouveaux médias, ont réussi à modeler les subjectivités pour se
