Urbanisme

Des moyens pour les villes moyennes

Géographe

Longtemps négligées et considérées comme les perdantes de la mondialisation, les villes moyennes font l’objet d’un regain d’intérêt. Le plan « Actions cœur de ville », annoncé fin mars par le gouvernement, se donne en effet comme objectif d’en revitaliser les centres. Une prise en considération dont les préoccupations électorales ne sont pas absentes…

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Après plusieurs décennies de relatif désintérêt pour les villes moyennes, le regain d’attention dont elles font aujourd’hui l’objet peut surprendre. Si les difficultés que certaines rencontrent peuvent l’expliquer, il convient également de se référer au temps long des choix en matière d’aménagement de l’espace, des effets qu’ils produisent sur le territoire, ainsi qu’à la manière dont ces villes sont généralement peu considérées en France comme des espaces participant, à part entière, de la réalité urbaine du pays.

L’actualité a révélé, notamment pendant la dernière campagne présidentielle, les multiples difficultés auxquelles certaines de ces communes sont confrontées.

Le 27 mars dernier, le gouvernement a annoncé un plan de 5 milliards d’euros en faveur de 222 « villes moyennes ». Ce plan, baptisée « Action cœur de ville », concerne, en fait, des communes-centres dont la population varie de 30 000 à 50 000 habitants. Elles sont, pour la plupart, les centres d’agglomérations et d’aires urbaines que l’on pourrait également qualifier de moyennes à l’échelle du réseau urbain français.

L’actualité a révélé, notamment pendant la dernière campagne présidentielle, les multiples difficultés auxquelles certaines de ces communes sont confrontées : baisse et vieillissement de la population, soldes migratoires négatifs, difficultés économiques, taux de chômage élevés, précarisation des habitants, vacance des logements et des commerces. Ces difficultés peuvent s’expliquer par la remise en cause de leur base économique (désindustrialisation), la concurrence des métropoles, la concurrence des espaces périphériques tant du point de vue de l’attraction des populations que des activités économiques (périurbanisation), les fermetures de services publics liés à l’État. Cependant, toutes les communes concernées par le plan gouvernemental ne connaissent pas des évolutions aussi négatives même si ces facteurs affectent, certes à des degrés divers, les centres des communes en q


Frédéric Santamaria

Géographe, Maître de conférences en aménagement de l’espace et urbanisme Université Paris-Diderot Paris 7