Les proches aidants en mal de reconnaissance
La crise sanitaire du Covid-19 a mis en lumière des populations souvent tapies dans l’ombre de la vie économique et sociale, une ombre dont nous sommes tous responsables. C’est le cas notamment des personnes âgées, des personnes en situation de handicap mais aussi de tous les gens qui gravitent autour d’eux : les proches aidants, les auxiliaires de vie sociale, les soignants. Paradoxalement, le confinement généralisé de la population a révélé le quotidien d’un pan entier de la population vivant ou travaillant dans des espaces confinés, que ce soit au domicile ou en établissement. Malgré les difficultés, les drames et les souffrances, cette crise est l’occasion de questionner le système segmenté, incomplet et peu lisible de prise en charge de la dépendance en France.
Quelques avancées ont été mises en place depuis le début de la crise sanitaire. Ainsi, l’indemnisation du congé de proche aidant est entrée en vigueur en octobre, à quelques jours de la journée nationale des aidants. Revendication de longue date des associations des secteurs du handicap et du grand âge, ce dispositif permet à un salarié de réduire ou cesser temporairement son activité professionnelle pour accompagner un proche dépendant tout en étant indemnisé. Néanmoins, l’indemnisation limitée à trois mois pour l’ensemble de la carrière professionnelle apparaît largement insuffisante au regard des engagements de longue durée de beaucoup d’entre eux.
Parallèlement, au niveau des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les structures publiques et privées ont versé une prime exceptionnelle aux personnels mobilisés afin de souligner l’effort enduré dans la lutte contre le Covid-19. L’octroi de cette prime était toutefois conditionné à des questions de statut d’emploi et de temps de travail, écartant de fait les salariés les plus précaires. Ces deux mesures semblent surtout se superposer aux différentes parties du millefeuille du système de prise en charge de la dép