La primaire populaire : une occasion de changer de voie
C’est en février 2021 que j’ai appris l’existence d’un projet de primaire citoyenne – qui ne s’appelait pas encore à l’époque « primaire populaire ». Il était porté par un groupe de jeunes gens, membres de la Rencontre des justices et qui cherchaient à élargir leurs soutiens et surtout, à faire vivre leur idée. Guillaume Duval, l’ancien rédacteur en chef d’Alternatives économiques, les connaissait depuis quelque temps et pensait que le projet méritait d’être connu et soutenu.
C’est ainsi qu’avec Abdennour Bidar, après avoir très longuement discuté avec eux, nous avons décidé d’être les premiers parrains et marraines de l’aventure. Nous avons ensuite été rejoints par de nombreuses personnalités : plus de 70 aujourd’hui, parmi lesquelles Claude Alphandéry, Marie-Monique Robin, Julia Cagé, Patrick Viveret ou Jean Jouzel. Ce projet, qui semblait véritablement audacieux à l’époque, est non seulement devenu pleinement opérationnel, mais pourrait bien être le meilleur moyen de revitaliser notre démocratie et de changer les résultats trop prévisibles de l’élection présidentielle.

De quoi s’agit-il donc ? L’idée de départ est simple : il s’agit d’éviter l’éparpillement des forces capables de porter un programme de transformation écologique et sociale, en les encourageant à produire un socle commun de principes et de propositions et en appelant les citoyens à choisir puis à départager celles et ceux qui pourraient le présenter lors de l’élection présidentielle. Nous le savons, et les multiples rebondissements de la crise sanitaire n’ont pas arrangé les choses, le deuxième tour de l’élection présidentielle risque de voir se reproduire l’affrontement entre l’actuel Président et Marine Le Pen.
Pour l’instant, aucun candidat ne semble être en capacité de troubler ce face-à-face. Et pourtant, ni l’une ni l’autre ne sont en mesure de permettre à notre pays d’engager la transformation écologique et sociale qui s’impose sans déchirer le tissu social et aggraver les fracture