Santé mentale : des hauts et des bas de la vague à l’âme
Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, Journée mondiale de la santé mentale, Semaines d’information sur la santé mentale : la santé a droit à des rencontres officielles en ce début d’automne. L’effet politique immédiat est la reconnaissance d’une question. Le mot-clé n’est plus relégué dans d’obscures circulaires. Il n’est plus nécessaire de rechercher et de déchiffrer les quatre objectifs du texte fondateur de notre politique de santé mentale en 1960 (circulaire du 15 mars 1960) : d’abord, privilégier le soin au plus près du milieu social des patients. Ensuite, développer et diversifier l’éventail des alternatives à l’hospitalisation psychiatrique. Troisième objectif, promouvoir des actions précoces et propres aux groupes de population (du berceau au tombeau). Enfin, humaniser l’hospitalisation psychiatrique.

Les moyens pour atteindre ces objectifs de santé publique formaient l’essentiel du texte : « dépistage », « dispensaires d’hygiène mentale » et « surveillance » sur un « secteur » géographique « quadrillant » une « population générale » d’environ 67 000 habitants selon une recommandation des « experts » de l’OMS. La « planification » des moyens et des services psychiatriques peut évoluer au gré de l’innovation thérapeutique (« psychothérapie », « chimiothérapie ») et l’évaluation des besoins. Ainsi en 1986, on assiste à la création des secteurs de psychiatrie infanto-juvénile.
La nouveauté de ces réunions est donc de parler des objectifs politiques au nom d’un objet désirable, de droit, pour tous, et d’un objet de jugements, de fait, démocratique. L’éloge et le blâme peuvent s’installer dans l’irréductible écart existant entre l’idéal et ses réalisations imparfaites. Le déséquilibre de l’idéel et du matériel est normal.
L’affaire de tous
Cette fois, la santé mentale est sérieusement « l’affaire de tous[1] ». Ce slogan de 2010 ne restera pas lettre morte. La conjoncture sanitaire facilite la tâche. Le confinement est une expérience commune