« Assez », c’est assez ? Chega et l’extrême droite au Portugal
Lundi 25 avril 2022, les douze députés de Chega (Assez) se lèvent à l’unisson et quittent l’hémicycle de l’Assemblée de la République portugaise lorsque retentit l’hymne de la révolution des Œillets, « Grandôla, vila morena », repris en chœur pour commémorer le 48e anniversaire du 25 de Abril. Attitude choquante et irrespectueuse, mais qui n’a rien d’étonnant.
Au regard notamment d’une méthode inspirée du « flood the zone with shit », chère à Steve Bannon, et du discours traditionnel d’un parti créé en 2019 qui a fait une entrée tonitruante sur la scène politique et médiatique avec l’élection comme député de son jeune leader André Ventura – il est né en 1983 – aux législatives d’octobre. « Trois jeunes sur quatre gagnent moins de 950 € par mois. C’est de cela que les politiques devraient parler le 25 avril au lieu de se mettre à chanter et à s’embrasser les uns les autres ! » se justifie André Ventura sur les chaînes d’info en continu, au soir de son « fait d’arme » à l’Assemblée ce 25 avril.
L’essentiel est ailleurs, le buzz lancé, micros et caméras braqués sur Chega. Comme si « les adversaires politiques ne comptent pas, que la vraie opposition ce sont les médias et que la façon de se comporter avec eux est bien d’inonder la zone de merde », ainsi que l’a « théorisé » Steve Bannon en 2019. Avec en toile de fond la volonté d’en finir avec le 25 avril 1974 et cette Constitution de 1976, mère de tous les maux dont souffrirait la démocratie portugaise selon André Ventura.
« Il est temps de faire preuve de courage, d’exiger des réformes, de sentir que nous avons besoin d’une nouvelle Constitution » a-t-il rappelé le 2 avril – jour anniversaire de la promulgation de celle qui constitue le socle de granit des institutions portugaises –, quelques jours seulement après ce 24 mars, qui marque la date symbolique où le Portugal a vécu plus de temps en démocratie que dans la dictature du régime salazariste de l’Estado Novo instauré au début des années 1930. Quelques jours seulement après le lancement officiel des commémorations du 50e anniversaire de la révolution des Œillets qui culmineront le 25 avril 2024.
Volonté donc d’en finir avec le 25 avril, auquel André Ventura oppose le jour de Pâques, « le jour que jamais nous ne pourrons oublier, “O dia limpo” où nous nous souvenons des raisons de notre lutte », faisant référence au « dia limpo », ce « jour initial, limpide et pur » chanté par Sophia de Mello Breyner (1919-2004) dans son célèbre poème 25 de Abril passé à la postérité.
En finir aussi avec « la dictature mentale de gauche », comme l’a rappelé le député et vice-président de Chega Gabriel Mithá Ribeiro, afin « d’empêcher que les socialistes et l’extrême gauche détruisent un pays incroyable », martèle André Ventura, comme au temps de Salazar qui pourfendait « les rouges » – « tous communistes » –, pour mieux « conjurer le péril bolchévique ».
En finir enfin avec l’immigration et la corruption, en défendant « nos valeurs, notre identité et notre histoire ». Comme le souligne le leader de Chega le 24 avril, « la matrice judéo-chrétienne de l’Europe ne peut être jetée au loin ! Nous ne voulons pas d’une Europe de clandestins et d’addicts aux subventions ! C’est cela que moi et Orbán avons en commun ! »
Avant, le soir même, de rendre un hommage appuyé à Marine Le Pen, en faveur de laquelle il avait appelé les lusodescendants en France à voter. Marine Le Pen qui lui avait d’ailleurs rendu visite à Lisbonne en janvier 2021 pour soutenir sa candidature à l’élection présidentielle, où il était arrivé en troisième position avec près de 12% des suffrages.
De quoi André Ventura est-il le nom ? Différents concepts sont utilisés pour tenter de qualifier Chega – fascisme, néo-fascisme, droite radicale populiste, extrême droite –, formules, classiquement, toutes rejetées par l’intéressé qui s’emploie à dédiaboliser son parti, à le normaliser. D’où la tendance à préférer souvent le concept de « droite radicale populiste », inspiré des travaux du politiste Cas Mudde, pour signifier ce processus mainstream dans le paysage politique portugais[1].
Pour dénier le qualificatif honni d’extrême droite, les porte-paroles de Chega en appellent le plus souvent au non-usage de « modes d’action non conventionnels » qui seraient réservés aux seuls groupuscules identitaires – Nova Portugalidade, Nova Ordem Social, Escudo Identitário – faisant appel à la violence dans l’espace public. Et ils se démarquent aussi du Parti national rénovateur (PNR), rebaptisé en juillet 2020, « pour rafraîchir son image », Ergue-te (Soulève-toi), parti classé depuis une vingtaine d’années à l’extrême droite qui a intégré au fil du temps des groupuscules particulièrement violents comme les Portugal Hammerskins.
Ce parti est aujourd’hui réduit à la marginalité, ayant réalisé son meilleur score électoral aux législatives d’octobre 2015, avec 0,5 % des suffrages et 44 000 voix. Se revendiquant comme « le seul parti nationaliste au Portugal », Ergue-te n’a obtenu que 0,3 % et 17 000 voix aux dernières élections législatives, le 30 janvier 2022. Il s’est fait siphonner une partie de son maigre électorat par Chega et surtout chipé une grande part de son fonds de commerce, autour de l’immigration, de la corruption et du « Portugal aux Portugais ».
Au point que son leader historique, l’avocat José Pinto Coelho, n’a pas eu de mots assez durs pour dénoncer ce « hold-up électoral » et désigner André Ventura comme « un authentique vendeur de poudre de perlimpinpin qui dit ce qui lui convient pour capter des voix. »
Ce « vendeur de poudre de perlimpinpin » multiplie saillies et provocations sur les réseaux sociaux et les chaînes d’info en continu. Juriste de formation, titulaire d’un doctorat de droit public, enseignant à l’université, grand supporter du Benfica Lisbonne et commentateur de football naguère sur une chaine privée de télévision – ce qui est un gage d’audience et de clicks au Portugal –, chroniqueur du très conservateur tabloïd Correio da Manha, l’un des quotidiens les plus lus, fervent catholique, André Ventura se pose en défenseur des « Português de bem », le slogan de sa campagne présidentielle début 2021.
Comme ses modèles Trump et Salvini, il carbure essentiellement au rythme des médias, des réseaux sociaux et de leurs algorithmes, maitrisant les codes de l’information en continu, du présentisme ambiant et du buzz médiatique. Chega a repris à son compte l’antienne du discours lusotropicaliste sur le caractère supposé singulier, exempt de racisme et doux – suave – de la colonisation portugaise, nourri d’un récit national d’inspiration salazariste sur la « splendeur du Portugal » et nativiste, avec les « Portugais de bien », stigmatisant telle ou telle communauté – Roms en tête – avec ses discours xénophobes.
Les « Portugais de bien », ce ne sont pas les communautés tsiganes d’Alentejo, jugées responsables de l’insécurité et auxquelles un « plan spécifique de confinement » aurait dû, selon Ventura, être appliqué dès la première vague du printemps 2020. Les « Portugais de bien », ce ne sont pas non plus les Portugais d’ascendance africaine, comme l’ex-députée Joacine Katar Moreira, originaire de Guinée-Bissau, violemment prise à partie lors d’un débat sur une proposition de loi, finalement rejetée, concernant la restitution d’œuvres d’art à d’anciennes colonies portugaises en Afrique.
Au cours de ce débat André Ventura a déclaré que c’est « Joacine qui devrait être rendue à son pays d’origine », ajoutant que le « Portugal en serait apaisé ». Pour mieux s’en convaincre, il a même affirmé en décembre 2021 qu’en matière de réparations, c’est aux anciennes colonies d’indemniser le Portugal.
S’il fait parfois référence à Salazar, décédé en 1970, empruntant allègrement au discours et à l’imagerie du salazarisme, avec en toile de fond châteaux médiévaux, récit national et grandes figures des « huit siècles d’histoire nationale », André Ventura déclare aussi que « la plupart du temps, Salazar n’a pas résolu les problèmes du pays et nous a beaucoup retardé à maints égards. Il ne nous a pas permis d’avoir le développement que nous aurions pu avoir, surtout après la Seconde Guerre mondiale. » Et ajoute, sans ciller, « pas besoin d’un Salazar à chaque coin de rue, il faut un André Ventura à chaque coin de rue. »
La présence de représentants d’une « vieille droite » nostalgique du salazarisme conforte l’ancrage de Chega à l’extrême droite.
Au-delà des discours de campagne électorale et de ses nombreuses saillies médiatiques, André Ventura se rattache à l’extrême droite en adhérant de facto à une idéologie organiciste de la société, où l’individu se plie à des hiérarchies sociales traditionnelles – déterminisme du sang, de la famille et de la nation – qui le dépassent. Mais aussi en récitant, avec une certaine foi mélangée de candeur, une histoire mythifiée du « Portugal éternel », ponctuée de ses moments de grandeur – traduire, au Moyen Âge, pendant l’expansion maritime des XVe et XVIe siècles et sous Salazar –, de décadence – traduire, sous la République parlementaire, de 1910 à 1926, depuis la révolution des Œillets – et de sursaut national.
Le messianisme de celui qui déclare tirer « sa force des gènes que nous portons » et de « l’esprit du Portugal qui nous habite », le messianisme de celui qui veut renverser « la IIIe République née du 25 avril » (la IIe étant, par conséquent, celle de l’Estado Novo salazariste) confère une dimension nettement anti-démocratique à l’agenda politique de Chega.
Enfin, la présence de représentants d’une « vieille droite » – comme Diogo Pacheco do Amorim, né en 1949, petit-fils d’un proche de Salazar, élu député en janvier 2022 et considéré comme l’idéologue de Chega – nostalgique du salazarisme, au point pour certains d’avoir posé des bombes en 1975 et soutenu la contre-révolution après le 25 avril, cette présence conforte l’ancrage de Chega à l’extrême droite.
Même si Pacheco do Amorim refuse d’être qualifié ainsi, préférant se présenter comme « un conservateur libéral et catholique », un militant de l’autorité et de la famille – « naturelle et hétérosexuelle » – fondement de la transmission des « valeurs culturelles et civilisationnelles judéo-chrétiennes ». Cette droite conservatrice fait bon ménage avec certains milieux d’affaires biberonnés au néolibéralisme, avec des évangélistes néo-pentecôtistes et des groupuscules néo-fascistes.
Sans compter une nuée de jeunes nationalistes et communicants convaincus que Ventura incarne bien « l’aube, la renaissance dont le Portugal a besoin », comme celui-ci l’a déclaré devant le château de Guimarães, « berceau historique du Portugal », lors de la campagne présidentielle. Tous férus de réseaux sociaux et d’Internet, ils incarnent cette « extrême droite 2.0 » analysée par le politiste Steven Forti[2].
En activant le clivage entre les « Portugais de bien » et les autres, André Ventura répète en boucle « j’aime le Portugal », mêlant au registre émotionnel la fibre patriotique. Il s’adresse ainsi « aux gens qui aiment véritablement le Portugal » pour mettre des mots sur les maux de ces « Portugais de bien », dans un pays pourtant marqué par une longue tradition de forte émigration et de faible immigration, où celle-ci est d’ailleurs loin de figurer parmi les préoccupations majeures.
Donnant l’illusion de se soucier du bien-être des gens et de leur pouvoir d’achat – « au côté de la population contre l’augmentation des prix, des biens alimentaires et de l’énergie », comme il se plait à le répéter, à l’instar de Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle en France –, André Ventura se veut le chevalier blanc d’un « Portugal devenu une mer de corruption, de l’échelon communal jusqu’au gouvernement national ». « Ce n’est pas un pays mais une honte », déclare-t-il ainsi en France, le 5 mars 2022 devant des communautés de Portugais.
Mais le « vendeur de poudre de perlimpinpin » avance ses pions et trace sa route. En tentant quelques « prises de guerre », lui-même étant un transfuge du PSD, ce parti social-démocrate, de centre-droit, quitté, en 2017 après avoir été l’un des poulains de l’ancien Premier ministre (2011-2015), Pedro Passos Coelho, un peu à l’image de son alter ego espagnol Santiago Abascal, leader de Vox et transfuge du Partido Popular (Parti populaire).
En quête de respectabilité, André Ventura lorgne sur les opportunités qu’offre le marché des élus locaux, certains – comme lui-même l’a été – étant bloqués sur liste d’attente dans leur parti d’origine. Sans grand succès pour l’heure, comme l’ont montré les élections municipales de septembre 2021, un échec pour Chega dont l’implantation locale reste très inégale, relayée essentiellement par les réseaux sociaux type Facebook et des chaînes sur YouTube.
Mais l’élection d’André Ventura comme député en 2019, son score à l’élection présidentielle de 2021 et les douze députés élus le 30 janvier dernier, faisant de Chega le troisième parti portugais avec 7,2 %, ont mis un terme à la croyance, longtemps partagée, en l’imperméabilité de la société portugaise post-25 avril aux idées d’extrême droite.
Et dans les vertus de la résilience légendaire d’un système politique construit autour de deux partis phare – du centre-gauche au centre-droit –, le Parti socialiste et le Parti social-démocrate, alternant au pouvoir depuis 1976. Mais la droite portugaise s’est délitée depuis sa mise en échec à l’automne 2015, avec la formation du « bidule », cette « geringonça » en forme de coalition – jugée contre-nature au début – entre le PS, le PC et le Bloc de gauche.
À la différence de la transition espagnole, « pactée », la transition portugaise du printemps 1974 s’était voulue rupture, condamnant les principaux hiérarques du régime salazariste à l’exil, même s’il n’y avait pas eu d’épuration massive au sein du personnel politique et de la haute fonction publique. Les droites radicale et autoritaire s’étaient retrouvées discréditées pour leur inféodation à l’Estado Novo salazariste.
Le système politique né de la transition et la Constitution de 1976, qui proscrivait les partis de nature fasciste, ont largement contribué à la marginalisation d’une extrême droite dont l’idéologie, privée du carburant de l’immigration – traditionnellement faible au Portugal avant d’augmenter au tournant du millénaire –, est longtemps restée cantonnée à une frange infime de l’opinion.
La droite républicaine de gouvernement – le centre-droit, du PSD au CDS (Centre démocratique et social) –, en évitant de se cornériser à droite de l’échiquier politique, avait veillé à se reconstruire depuis le 25 avril sur une mise à distance du salazarisme, non sans ambiguïté parfois.
Depuis la formation de la « geringonça » en 2015, la droite de gouvernement – PSD et CDS – a semblé perdre boussoles et repères. Au point d’échouer consécutivement à deux élections législatives (2019 et 2022) et deux élections municipales de mi-mandat (2017 et 2021). Et d’assister impuissante au succès du PS qui a obtenu en janvier dernier plus de 41% des suffrages et la majorité absolue au Parlement, avec 120 des 230 sièges de députés. Et de voir émerger Chega avec, à sa tête, un cadre issu de ses propres rangs.
Une formation qui ne fait plus mystère aujourd’hui de vouloir incarner la principale force d’opposition au gouvernement et de supplanter à terme le PSD, un sondage Jornal de Notícias / Diário de Notícias, publié le 23 avril, ayant révélé pour la première fois qu’André Ventura recueillait le plus de « voix » comme leader de l’opposition au gouvernement.
Confronté non seulement à une crise de leadership, mais aussi à un brouillage de son discours, le PSD, qui a quand même obtenu 27 % des voix en janvier, mais perdu sept sièges de député, est ébranlé par le radicalisme de Chega qui se targue d’avoir libéré la parole d’une droite dès lors « décomplexée ».
Par ailleurs, Chega a siphonné une grande partie de l’électorat du CDS – anciens combattants des guerres coloniales et rapatriés des provinces d’outremer –, qui se retrouve sans député à l’Assemblée pour la première fois depuis 1976. Et André Ventura a pris soin de saluer le nouveau président du CDS, Nuno Belo, en lui souhaitant un bon mandat et « d’effacer les lignes rouges et cordons sanitaires » pour redevenir une alternative.
Ce « cordon sanitaire » affiché jusqu’ici par les principaux responsables se révèle fragile, comme l’ont montré les élections régionales aux Açores à l’automne 2020 où, grâce au soutien de deux conseillers régionaux de Chega, le PSD a pu remporter la présidence de cette région autonome. Sans compter les ambiguïtés que seule la victoire écrasante du PS en janvier dernier a levées, d’aucuns ayant évoqué lors de la campagne des législatives une possible alliance du centre-droit à l’extrême droite, du PSD à Chega.
Son électorat est plutôt populaire, partagé entre la crainte du déclassement et le discrédit du politique.
Et le parallèle avec d’autres pays européens s’impose ici. Ainsi avec le voisin espagnol, où non seulement les trajectoires de Vox et de Chega présentent des similitudes, avec le même passage opportuniste d’une plateforme de droite conservatrice à des antiennes d’extrême droite mêlées à de nouvelles thématiques de l’extrême droite européenne, mais aussi interpellent avec la récente entrée de Vox au gouvernement de la région de Castille-et-León, aux côtés du Parti populaire.
Santiago Abascal a récemment déclaré vouloir faire de cette alliance « un appartement témoin de l’avenir de l’Espagne », objectif que ne renierait pas André Ventura.
Avant d’y parvenir, les obstacles restent nombreux. D’abord grâce à la résilience déjà évoquée du système politique portugais et la capacité du PSD à se maintenir à un niveau électoral relativement élevé, avec en perspective le prochain renouvellement de son exécutif mis à mal par les dernières législatives. La montée en régime du parti Initiative libéral, qui a obtenu près de 5% des suffrages et huit députés, est de nature à détourner de Chega une partie de l’électorat du PSD. Enfin, Chega ne dispose pas d’un solide ancrage territorial réparti sur l’ensemble du territoire.
Lors des dernières élections législatives, il a réalisé ses meilleurs scores, avec plus de 10%, dans des districts de l’intérieur, moins peuplés et se considérant comme délaissés, en Alentejo (Beja, Portalegre) ou en Algarve, à Faro. Son électorat est plutôt populaire, partagé entre la crainte du déclassement et le discrédit du politique. Et le score réalisé par Chega aux législatives est inférieur de plus de 110 000 voix à celui d’André Ventura à l’élection présidentielle de 2021.
Ce parti reste très centralisé, avec des processus décisionnaires transitant systématiquement par la présidence et par un très petit groupe de proches, formant une société de cour qui révèle une propension élevée au verrouillage, comme l’a montré récemment la mise en suspens d’élections internes. Le parti est organisé autour de la seule personne et de la pensée du leader, considéré par ses militants comme la principale source d’autorité et d’impulsion, en somme « un chef sachant chéfer ».
Pour l’heure, André Ventura n’en a cure, multipliant initiatives et déplacements – aux Açores récemment et à l’étranger – pour montrer son entregent et son insertion dans les réseaux européens d’Identité et Démocratie, pour affirmer haut et fort « un jour nous vaincrons au Portugal, en France, en Italie, en Espagne », comme au soir du second tour de l’élection présidentielle en France.
La disruption managériale reste son credo. Orchestrer les chocs médiatiques est sa marque de fabrique pour alimenter sans fin l’UBM, l’unité de bruit médiatique. Alors qu’approche la commémoration du 50e anniversaire de la révolution des Œillets, incarnant non pas la volatilité des événements mais ces « grandes dates qu’on allume comme des flambeaux quand la nuit essaie de revenir » évoquées par Victor Hugo, alors Chega, c’est assez ?