Société

Contre la technopolice, passons à l’offensive !

Association

En cette fin de semaine se tient à Marseille, le festival Technopolice, organisé par la Quadrature du Net, un collectif visant à dénoncer les comportements liberticides des politiques publiques, notamment l’utilisation de la « vidéosurveillance algorythmique ». À travers une pétition et une plainte adressée à la CNIL, celui-ci se mobilise face à la réappropriation du « sentiment d’insécurité », que l’État justifie ainsi mais qui sert en réalité à surveiller continuellement la population.

En 2019, l’association La Quadrature du Net, qui promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique depuis 2008, a lancé Technopolice , une campagne décentralisée visant à lutter contre le déploiement des technologies de surveillance dans l’espace public.

Technopolice nomme un phénomène : l’alliance de la technologie et de la police dans la polis, la cité. Cette alliance de la sécurité et du numérique au sein de l’espace public, dans les rues, les villes, est loin d’être anodine.

Elle menace les libertés publiques et individuelles, transforme les rapports sociaux, favorise l’exclusion voire la répression de certaines catégories de la population.

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La campagne Technopolice vise ainsi à documenter tous les dispositifs qui prennent place un peu partout en France, généralement sous couvert d’expérimentation dans un premier temps, avant d’être entérinés par la pratique puis par le droit : détection de comportements « anormaux », drones, reconnaissance faciale, micros… Face à la propagation de la technopolice, et alors que les éditions 369 ont récemment publié un livre de Claire Richard sur le sujet[1], la Quadrature du Net passe à l’offensive avec le dépôt auprès de la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL) d’une plainte collective contre le Ministère de l’Intérieur et toute son infrastructure de surveillance.

La phase vidéosurveillance

Pour commencer, revenons sur la vidéosurveillance, un capteur intrusif au cœur de la technopolice. C’est en 1990 que sont apparues les premières caméras de surveillance en France, à Roubaix puis à Levallois Perret. En 1995, la loi d’orientation et de programmation relative à la sécurité (dite « LOPSI ») leur offre un cadre légal.

Après un lent développement, c’est sous la présidence de Nicolas Sarkozy qu’un décret de 2007 en promeut l’utilisation et généralise leur installation un peu partout dans les métropoles et villes françaises, la vidéosurveillance devenant « un choix prioritaire » du g


[1] Claire Richard, Technopolice : défaire le rêve sécuritaire de la safe city, Édition 369, 2021

[2] Collectif, Sous l’oeil des caméras ; contre la vidéosurveillance à Grenoble, Éditions le monde à l’envers, 2010

[3] « La détection du maraudage consiste à ce que l’algorithme repère une personne statique pendant plus de 300 secondes dans un lieu à vocation de passage. »

[4] Il l’appelle « cher Guillaume », et termine ses lettres par « amicalement » dans les documents explicatifs du projet que nous avons pu récupérer à travers des demandes d’accès aux documents administratifs.

La Quadrature du Net

Association, Association de défense et de promotion des droits et libertés sur Internet

Notes

[1] Claire Richard, Technopolice : défaire le rêve sécuritaire de la safe city, Édition 369, 2021

[2] Collectif, Sous l’oeil des caméras ; contre la vidéosurveillance à Grenoble, Éditions le monde à l’envers, 2010

[3] « La détection du maraudage consiste à ce que l’algorithme repère une personne statique pendant plus de 300 secondes dans un lieu à vocation de passage. »

[4] Il l’appelle « cher Guillaume », et termine ses lettres par « amicalement » dans les documents explicatifs du projet que nous avons pu récupérer à travers des demandes d’accès aux documents administratifs.