On ne pourra pas loger tout le monde dans Paris : le marché immobilier se pense au-delà du périphérique
Le compte-à-rebours semble définitivement enclenché : si l’on en croît les notaires, la commune de Paris dans son ensemble va atteindre selon toute vraisemblance la barre symbolique des 10000 euros le m² au cours de l’été. Qu’on s’intéresse de près ou non aux problématiques immobilières, difficile de ne pas être au courant tant les médias semblent décidés à suivre, de manière quasi-obsessionnelle, tous les soubresauts de cet indicateur jusqu’au moment fatidique.

De manière plus générale, les commentateurs tendent essentiellement à se focaliser sur les marchés immobiliers « extrêmes » : problématiques des « quartiers » les plus dévalorisés versus inflation immobilière dans les quartiers centraux les plus attractifs. Le lecteur en viendrait même à se demander comment ces espaces – qui, présentés tels quels, semblent relever de réalités alternatives et inconciliables – peuvent bel et bien cohabiter dans un seul et même ensemble territorial. Les marchés intermédiaires intéressent moins, si ce n’est le statisticien également soucieux des situations « moyennes » ; ils sont cependant incontournables pour connecter ces extrêmes entre eux et saisir le fonctionnement du marché immobilier francilien dans son ensemble – et même plus largement le fonctionnement des marchés immobiliers des métropoles en général. Il s’agira ici de rappeler certaines évidences à ce sujet, préalables nécessaires pour faire avancer le débat sur ces questions et esquisser des pistes de solution réalistes.
Puissance symbolique du périphérique parisien
L’éternel-retour des commentateurs vers la commune-centre parisienne (le reste de l’agglomération étant bien souvent simplement ignoré) fait bien entendu écho au poids symbolique certain qu’exerce le franchissement du périphérique sur les acquéreurs : les prix immobiliers baissent de façon plus ou moins marquée dès qu’on franchit celui-ci en direction de la banlieue, même dans le cas de communes limitrophes très bien connectées en transports en commun au