Le « deal du siècle », un mirage diplomatique ?
Jusqu’à la veille de sa publication sur le site de la Maison-Blanche, le « deal du siècle » annoncé depuis la prise de fonction de Donald Trump a fait office de mirage diplomatique. Depuis plus de deux ans, la presse et les chancelleries diplomatiques devaient se contenter des rares déclarations de Jared Kushner (conseiller et gendre de Trump) et Jason Greenblatt (représentant spécial pour les négociations internationales). Trop peu pour deviner quelle serait l’orientation de cette initiative politique, suffisamment pour comprendre que les confidences de diplomates américains ou israéliens servaient de ballons d’essai sur certaines mesures, mais déjà trop pour que l’Organisation des Nations unies (ONU) ou l’Union européenne (UE) s’autorisent une initiative concurrente.

Ce fut là la première victoire trumpienne. Son annonce de vouloir régler l’épineux dossier israélo-palestinien comme on met un terme à un différend commercial – à grand renfort de menaces et de montants exorbitants – a tétanisé des partenaires qui n’ont jamais été submergés par leur courage diplomatique.
À l’ONU, les résolutions de l’Assemblée générale condamnant l’occupation israélienne et rappelant la nécessité de ne pas enterrer tout espoir de voir naître un État palestinien s’empilent dans l’indifférence (israélienne) la plus totale. L’organisation assiste également à l’offensive financière et politique de Trump contre ses agences pour dénoncer ou contraindre sa ligne politique.
L’agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens (UNRWA) a vu son budget réduit de près de 30 % après la décision américaine de ne plus verser sa contribution (qui était de 360 millions en 2017 pour un budget total avoisinant le milliard de dollars). Fin 2018, les États-Unis ont également acté leur retrait annoncé de l’UNESCO, où leur dette pour impayés s’élève à plus de 550 millions de dollars et menace la viabilité financière de l’agence.
L’UE n’a, elle, jamais endossé le rôle politique auquel son influence écono