Les nouveaux soutiens de la cause palestinienne
Le 15 mai, Israël a bombardé la tour Jala abritant les bureaux d’al Jazzera et de l’Associated Press à Gaza. Détonations, grondements assourdissants : en quelques instants l’immeuble s’est effondré comme un château de cartes. Dans les décombres, des centaines d’ordinateurs et de caméras. Selon l’armée israélienne, cette frappe ne visait pas les médias mais des « entités appartenant au renseignement militaire du Hamas ». Cette version peine à convaincre alors que, selon Reporter Sans Frontières, les locaux de vingt-trois autres médias palestiniens et internationaux ont également été détruits.

Déjà au printemps 2018, l’armée israélienne avait été accusée par RSF de cibler intentionnellement les journalistes qui couvraient les « marches du retour ». Difficile de ne pas voir dans ce bombardement une stratégie visant à museler les médias pour imposer un récit unilatéral du conflit : celui de la guerre contre le terrorisme. Pourtant, le bombardement de la tour Jala a paradoxalement eu l’effet contraire comme si, en essayant d’étouffer le réel, Israël avait fini par le rendre plus visible. Les images de l’immeuble qui s’effondre, filmées en direct, ont saturé l’espace médiatique pendant plusieurs heures provoquant une vague d’indignation internationale.
Celle-ci s’inscrit dans la continuité du grand élan de solidarité avec les déplacés de Sheikh Jarrah qui s’est exprimé quelques jours plus tôt, notamment sur les réseaux sociaux. Ces campagnes de soutien aux Palestiniens ont surpris de nombreux commentateurs par leur ampleur. Elles viennent mettre à mal la thèse d’une marginalisation de la cause palestinienne qui avait fait son chemin ces dernières années. Les printemps arabes ayant pu donner l’impression que la lutte pour la Palestine passait désormais au second plan.
Les accords diplomatiques entre Israël et plusieurs pays arabes et la réduction des perspectives politiques n’avaient fait que conforter ce sentiment. Ce qui rend les mobilisations actuelles particu