Quand la tempête déplace la montagne
En octobre 2020, la tempête Alex déferle sur la France et alimente une bombe météorologique au-dessus des Alpes-Maritimes qui donne naissance à « l’épreuve climatique la plus violente que le département et que la France métropolitaine aient connue[1] ». Catastrophe naturelle d’ampleur nationale, les crues ravageuses des vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya emportent tout sur leur passage. Le bilan humain et matériel est très lourd : 10 morts, 8 disparus, 13 000 sinistrés et 1 milliard d’euros de dégâts environ. Malgré une connaissance des épisodes méditerranéens dans la région et des outils de mesures de plus en plus précis, le réchauffement climatique provoque des aléas très incertains rendant les territoires habités d’autant plus vulnérables.

Dans ce contexte menaçant où les risques naturels s’intensifient, il est nécessaire de repenser en profondeur les relations aux milieux habités. Alors qu’une mission interministérielle à la reconstruction des vallées a été mise en place à la suite de cette catastrophe, le processus de rétablissement des berges habitées est long et sujet à de nombreuses controverses. Retour sur les effets de la tempête Alex dans le bassin versant de la Vésubie où se reconstruit un territoire vulnérable à partir d’un désert de pierres.
On appelle bien les tempêtes
Elles ont été nommées Dirk, Cleopatra, Yvette, Klaus, quand les dernières s’appelaient Eunice, Franklin ou Diego. On se souvient aussi de Xynthia et ses ravages sur la côte Atlantique en 2010. Les tempêtes qui frappent la France portent désormais des prénoms humains. Cette personnification facilite la communication des instituts météorologiques entre eux, et l’information des populations sur les prévisions. Elle participe également à une culture partagée et transrégionale de la prévention des risques naturels. Après les catastrophes causées par les intempéries, quand les projets de réparation ou de reconstruction deviennent nécessaires, les traces destructrices d