Les États-Unis entre midterms et présidentielle
Les élections de mi-mandat de novembre 2022 ont vu le renouvellement de l’intégralité des 435 sièges de la Chambre des représentants et d’un tiers du Sénat. Se sont ajoutés à ces scrutins la désignation, au niveau des États de l’Union, d’une partie des gouverneurs, un certain nombre de secrétaires d’État et procureurs généraux, de représentants dans les assemblées d’État et, le cas échéant, de juges, de shérifs, etc. Enfin, certains États ont organisé des référendums, qui pouvaient porter sur le déroulement des scrutins, la régulation du droit à l’avortement et l’usage du cannabis, ou d’autres sujets encore[1].

Le Parti républicain a obtenu une très courte majorité à la Chambre des représentants (220 sièges, soient deux de plus que la majorité absolue) que les Démocrates dominaient jusqu’alors. S’ils prendront sans doute le contrôle de commissions parlementaires lorsque la nouvelle Chambre se réunira en janvier 2023, leur très courte majorité les place dans une position vulnérable et ils feront face à un Sénat qui, lui, reste aux mains du Parti démocrate, quel que soit le résultat du second tour de la sénatoriale de Géorgie, le 6 décembre.
Pour les Républicains, ce résultat est décevant, car nettement en deçà de leurs objectifs et des pronostics généralement avancés pendant la campagne. La “vague rouge” prédite par les élus et commentateurs républicains n’a pas eu lieu. Ce résultat global, moyennant des nuances géographiques, s’explique à la fois par la mobilisation du camp démocrate et par les défections ponctuelles d’électeurs républicains, mais aussi et surtout par l’attitude des électeurs “indépendants”, une épithète qui, aux États-Unis, qualifient les citoyens qui ne sont affiliés à aucun des deux grands partis.
Les déterminants du vote
Dans l’ensemble, les deux camps étaient bien regroupés et la grande majorité des candidats ont fait le plein auprès des partisans. Un certain nombre de candidats républicains aux positions tranchées – contre l’avorteme