Société palestinienne et résistance à l’occupation en Cisjordanie (2005-2023)
La première riposte d’Israël, après le 7 octobre, a été le bouclage de la Cisjordanie par l’armée. Des points de contrôle militaires ou des barrières physiques ont rapidement bloqué de nombreuses routes ainsi que les entrées des localités palestiniennes, empêchant la circulation entre les villes et les villages. Cependant, la Cisjordanie est restée un espace ouvert pour les colons israéliens. Certains d’entre eux, issus de la mouvance « nationaliste-religieuse », multiplient les assassinats de Palestiniens. De même, les expulsions de communautés villageoises et bédouines – menées de concert par les soldats israéliens et ces colons[1] – ont augmenté.

Les Palestiniens vivant dans les agglomérations urbaines ne sont pas à l’abri : les raids de l’armée, engendrant un nombre important d’arrestations et de morts, s’accroissent considérablement bien que ces zones soient normalement sous contrôle de l’Autorité nationale palestinienne. Les camps de réfugiés de Cisjordanie, hauts lieux de la résistance à l’occupation, sont particulièrement visés.
Face à cette répression, les Palestiniens ont organisé une grève, ainsi que plusieurs manifestations dans lesquelles se sont exprimées des critiques vis-à-vis de l’Autorité palestinienne (AP), et aussi un certain soutien au Hamas. Des jeunes Palestiniens s’engagent aussi directement contre le dispositif occupant israélien en lançant des pierres ou en échangeant des coups de feu avec les soldats israéliens.
De son côté, Mahmoud Abbas, président de l’AP, s’est engagé diplomatiquement dans les premiers jours de la crise afin d’obtenir l’appui des dirigeants européens et états-uniens. Ces derniers soutiennent une ligne de « soutien inconditionnel » à Israël alors que des centaines de civils sont déjà victimes de l’armée israélienne en Palestine.
Ce rapide état de la situation pose plusieurs questions. Le Hamas n’est pas au pouvoir en Cisjordanie et l’appareil policier de l’AP y est pléthorique : dès lors, comment expliquer l’in