Une gestion restrictive des flux migratoires – L’immigration sahélienne en France 1/2
En septembre 2023, le Gouvernement français a annoncé la suspension de la délivrance de visas d’entrée en France pour les ressortissants du Mali, du Niger et du Burkina Faso, trois pays sahéliens, profondément déstabilisés, par des groupes armés extrémistes et par une sécheresse endémique, qui remonte aux années 1973.

Au même moment, dans la continuité d’un volontarisme réformateur, commun à toutes les majorités, qui se sont succédées depuis plusieurs décennies, il a soumis au Parlement un projet de loi dit « asile et immigration », bâti autour d’une approche sécuritaire, faisant une grande place à la lutte contre l’immigration clandestine.
Au-delà de cette réforme, c’est toute la politique de coopération africaine des pays européens, en particulier ceux de la rive méditerranéenne (France, Italie, Espagne), qui a été refondée sur un nouveau paradigme, liant développement, migration et sécurité, avec une réorientation d’une partie de l’aide vers des projets visant le contrôle des flux migratoires et le retour des « clandestins ».
Ce lien, qui renforce la dimension sécuritaire des frontières, a été acté par la déclaration de la Valette les 11 et 12 novembre 2015, qui reconnait que la gestion des migrations relève de la responsabilité commune des pays d’origine, de transit et de destination. Elle a été précédée de la signature en 2006, à Tripoli, d’une autre déclaration commune, sur la migration et le développement. La même année, avait été lancée le processus dit de Rabat, qui réunit l’Union européenne et les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, et en 2014, celui dit de Khartoum, regroupant l’Union européenne et les pays d’Afrique de l’Ouest. Dans les pays de transit, comme le Niger, la Libye, la Tunisie et le Maroc, le contrôle de la migration irrégulière est devenu une composante centrale de leurs relations avec l’UE, leur conférant un rôle de gendarme aux frontières de l’Europe.
Désormais, l’action de ces gouvernements sur la migration est basée, non p