Comment expliquer le match retour entre Biden et Trump ?
Comme les électeurs français en 2022, les électeurs américains de 2024 vont devoir se prononcer pour la seconde fois sur un affrontement entre deux mêmes candidats. Privilège peu enviable qui génère sans nul doute une puissante lassitude dans l’opinion.

Tous les sondages indiquent depuis des mois que les Américains ne souhaitent pas de nouveau match entre Donald Trump et Joe Biden. Les analystes ont même identifié une nouvelle catégorie, celle des « double-haters », autrement dit des électeurs qui refusent à la fois Biden et Trump, et qui ce faisant deviennent l’électorat-clé, celui qui pourrait faire basculer l’élection.
C’est une répétition assez rare dans l’histoire américaine. Le seul précédent récent remonte à 1956, lorsqu’Eisenhower battit le démocrate Adlai Stevenson pour la seconde fois, dans un contexte partisan radicalement différent de l’actuel. Il est encore plus rare qu’un président battu revienne ainsi sur le devant de la scène. En règle générale, un président défait à l’issu de son premier mandat prend, de manière plus ou moins forcée, du recul et finit par devenir une vague autorité morale, à l’image de Bush Sr. ou de Jimmy Carter. Le retour de Trump est d’autant plus surprenant que c’est un candidat qui présente un nombre certain de risques : multipliant les « dérapages », il est le seul président à avoir fait l’objet de deux mises en accusation (impeachment) ; il a été battu en 2020 de 7 millions de voix (avec une participation de 66,6%) ; son implication dans les midterms de 2022 a eu un résultat mitigé ; il est, fait unique dans les annales de la République, l’objet de multiples procès au pénal comme au civil, dont un pour avoir incité les émeutiers du Capitole en janvier 2021, et enfin, à 77 ans, il a l’âge de Ronald Reagan quand celui-ci, pourtant attaqué sur son âge lors du scrutin de 1984, a quitté la présidence en 1989.
Côté démocrate, l’inquiétude est aussi de mise. Biden s’était en effet présenté comme un candidat de transition e