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Une femme présidente du Mexique ?

Politiste

L’élection présidentielle du Mexique se tient le 2 juin prochain, et Claudia Sheinbaum est la grande favorite pour succéder à Andrés Manuel López Obrador. Retour sur le parcours de la candidate de gauche et ancienne maire de Mexico, l’importance des mobilisations urbaines – qu’elle a contribué à organiser – dans son implantation territoriale, et la féminisation de la vie politique mexicaine.

21 avril 2023. Lové à flanc de montagne au milieu de la végétation luxuriante d’un petit parc de quartier, perdu dans une urbanisation dense et chaotique, le centre communautaire La comuna apparaît enfin. Inauguré il y a quelques semaines à peine, ce bâtiment en béton armé, assez design, fait partie du vaste programme « Pilares » de la mairie de Mexico qui en a déjà ouvert près de 300 dans d’autres quartiers populaires de la ville. Selon les besoins du lieu et les compétences du milieu associatif local, on y propose des ateliers très variés.

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Cette après-midi-là, on y trouve du soutien scolaire pour des lycéens déscolarisés pendant la pandémie et qui suivent des cours en ligne, des entraînements de boxe pour adolescents, de gym, de rollers et de danses pour toutes générations, des ateliers de bijoux. À l’extérieur, quelques personnes écoutent attentivement des conseils pour faire pousser des salades. Dans un autre arrondissement, j’ai suivi un cours de plomberie comme forme d’empowerment des femmes, des cours de dessins et de tissages dispensés en langues indigènes, et surtout plusieurs formations pour développer une agriculture urbaine et domestique dans cette ville où, même dans les quartiers populaires, les maisons individuelles sont majoritaires et leurs toits plats offrent un énorme potentiel de végétalisation.

Placés sous la double tutelle du ministère local de la culture et des sports, ces centres font surtout l’objet de toutes les attentions de la maire de Mexico, Claudia Sheinbaum qui en est l’initiatrice. Ancienne ministre locale de l’Environnement (2000-2006), elle mise sur eux pour développer une culture écologique dans les quartiers populaires, mais aussi la pratique sportive et une mobilité durable et saine pour une population souvent en surpoids. Cette après-midi-là, je ne sors pas ma carte de membre du programme « Pilares » qui donne droit à suivre gratuitement des ateliers quand on le veut dans chacun des centres de la ville. J’attends et p


Hélène Combes

Politiste, directrice de recherche au CNRS (CERI, Sciences Po Paris)