Inéluctable submersion en Polynésie
« Avec le changement climatique, les petites îles du Pacifique sont en grand danger et certaines vont devenir inhabitables, voire disparaître. Réunis, les États insulaires du Pacifique représentent moins de 1% des émissions de gaz à effet de serre […]
Pourtant, ils sont en première ligne et leur futur n’est pas entre leurs mains. »
Hélène Jacot Descombes, « Des atolls en péril », tribune de la revue Reliefs n°16
Au moment où les délégations présentes à la COP27 de Charm el-Cheikh s’écharpaient sur une déclaration finale concernant la mise en place d’un fonds mondial destiné à indemniser les pays les plus pauvres et les plus impactés par le réchauffement climatique, le ministre des Affaires étrangères des Tuvalu − petit état insulaire de 11 000 habitants répartis sur neuf atolls du Pacifique Sud-Ouest − essaya une fois encore de frapper les consciences pour accentuer la pression sur les bailleurs de fonds.

Dans une vidéo qui fit aussitôt le buzz à travers le monde, il se mit en scène devant un atoll en image de synthèse pour rappeler au monde que son pays était en train d’être englouti et qu’il devrait ressusciter dans le métavers pour conserver un semblant d’existence virtuelle.
Avons-nous entendu la voix des polynésiens du Fenua[1] à cette même COP, alors qu’ils sont eux aussi très directement concernés par les conséquences de l’élévation du niveau de la mer ? Très peu finalement. Dans une interview donnée au quotidien Tahiti Infos, le ministre de l’Environnement et des Ressources marines du Fenua, Heremoana Maamaatuaiahutapu, s’est quand même réjoui de la création d’un fonds spécial d’aide aux pays victimes des effets du réchauffement climatique. Il s’agit d’une « compensation des dégâts réclamée aux pays riches, principaux responsables du réchauffement climatique », a-t-il déclaré. Mais cette déclaration cache un certain embarras de la part du gouvernement de ce « pays et territoire d’outre-mer » (PTOM) largement autonome, mais toujours très dépendant d