Introuvable Politique industrielle
En cette fin septembre 2024, la France dispose d’un nouveau ministre délégué chargé de l’industrie auprès du ministre de l’Économie en la personne de Marc Ferracci, qui succède à Roland Lescure avec lequel il partage une formation d’économiste et le fait d’avoir été dès le départ de l’aventure d’En marche !. Titulaire d’un doctorat en économie du travail sous la direction de Pierre Cahuc, sa formation et sa très grande proximité avec Emmanuel Macron suggère une stabilité de la future politique industrielle française que viennent confirmer les premières interventions de son ministre de tutelle Étienne Armand, lui-même issu d’En marche ! et qui s’est fait connaître pour ses travaux parlementaires sur les défaillances de la politique énergétique française.

Esquissée sous la présidence de Nicolas Sarkozy suite à la crise des subprimes en 2008, la politique industrielle est structurée par Arnaud Montebourg lors de son passage au ministère de l’Économie, qui déclara en 2014 qu’une « nation sans industrie est une nation qui se condamne au déclin ». Elle sera négligée par son successeur au ministère de l’Économie, Emmanuel Macron, qui, devenu président, en redécouvrira la nécessité. Il faut dire que la double crise de la Covid et de la guerre en Ukraine a rendu patent ce que nombre d’universitaires expliquaient dans le vide depuis des années : la France se désindustrialise lourdement depuis le début des années 1980 et cela produit des conséquences au-delà des activités strictement industrielles et des questions strictement économiques.
Si la politique industrielle n’est pas, au sens strict, qu’une politique concernant les entreprises industrielles, c’est pourtant ainsi qu’elle est le plus communément définie par les acteurs politiques, et notamment sous la présidence Macron. Ce dernier, dans son discours du 11 mai 2023, lors de la réception « Accélérer notre reconquête industrielle », déclamait ainsi que « la bataille pour la réindustrialisation est clé sur le pla