Élections anticipées en Allemagne : à droite toute ?
Le dessin réalisé par Piet[1] pour l’émission Cultures Monde (France Culture) le 27 décembre 2024, présentant le chancelier Olaf Scholz s’éloignant de Berlin au volant d’une Tesla, la mine renfrognée, sommé à trois reprises par le système de navigation de « tourner à droite », ne pouvait mieux illustrer la problématique posée par les élections législatives en Allemagne.

Non seulement Elon Musk en personne s’est impliqué très activement dans la campagne aux côtés de la candidate du parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), Alice Weidel, qui à Halle dans l’est du pays où son parti a le vent en poupe, n’a pas hésité à marteler son intention de « make Germany great again ».
Mais aussi et surtout, l’échec de la coalition dite « feu tricolore » (Ampelkoalition) a provoqué sans ambiguïté un soutien majoritaire de l’électorat aux partis situés à droite de l’échiquier politique : l’Union des chrétiens-démocrates et chrétiens-sociaux (CDU/CSU), rassemblant le centre-droit et les conservateurs, recueille en moyenne 30 % des intentions de votes et le parti d’extrême-droite AfD 20 %. Les trois partis de la coalition tricolore sortante (SPD/Verts/FDP) n’en rassemblent que 34 %. Le rapport de forces s’est donc inversé depuis les élections du 26 septembre 2021[2].
Les élections fédérales anticipées, symptôme d’une Allemagne en crise
En décembre 2021, la courte majorité obtenue par Olaf Scholz (26 voix)[3] avait traduit le fragile équilibre sur lequel reposait la coalition nouvelle constituée : les Libéraux furent associés aux discussions puis au gouvernement parce qu’il manquait des sièges au tandem rouge-vert (SPD-Verts). Lorsque trois années plus tard, la coalition inédite SPD/Verts/FDP s’est effondrée, avec pertes et fracas, la société civile comme les milieux économiques, las des tiraillements et multiples blocages internes, ont réagi avec soulagement et appelé à la formation rapide d’un nouveau gouvernement.
Il est utile de rappeler que la rupture de