La nage en eau glacée : une sportivisation ambivalente
Si la nage en eau libre se développe depuis quelques années et que de plus en plus d’événements grand public sont organisés durant la saison estivale, on assiste aussi, depuis peu, à l’organisation de courses de natation hivernale ou en eau glacée, selon que la température soit supérieure ou inférieure à 5°C. Ces courses réunissent quelques dizaines de nageuses et de nageurs en maillot de bain, dans les périodes où il fait le plus froid. Le 26 janvier 2025, par exemple, deux courses se sont déroulées, en mer à Hermanville-sur-Mer (Calvados), et dans un lac à Longueuil-Sainte-Marie (Oise).

Nous étions à Longueuil pour la première édition de la « Fête du glaçon libre », organisée par l’association L’Ois’Eau libre. La température de l’air était de 8°C et celle de l’eau de 4,5°C. Nage en eau glacée donc. Trente-quatre hommes et dix-huit femmes se sont élancés par séries de quatre sur la course du « petit pingouin » (50 m), jusqu’à celle du « crabe royal » (1 000 m), certains en ayant fait plusieurs. Un nageur, qui a par ailleurs (presque) traversé la Manche, a participé à l’ensemble des six courses (50m, 100m, 250m, 500m, 750m et 1 000 m).
On se changeait dans une grande tente chauffée, avant de se mettre, à l’appel de notre nom, sous les ordres du starter, en maillot de bain, près du départ. Premier ordre : « Entrez dans l’eau » ; deuxième, après immersion jusqu’aux épaules : « respectez la ligne de départ » ; le troisième ordre venant d’une corne de brume, qui lançait a course. Selon les distances, on parcourait 50 m le long de la plage, puis 100 m vers le large et à nouveau 100 m pour revenir au point de départ, les plus aguerris faisant 2, 3 ou 4 tours. À partir de 500 mètres, il faut non seulement déposer un certificat médical, mais en plus présenter un électrocardiogramme de moins de trois mois, pouvoir prouver qu’on a déjà nagé en eau glacée sur une distance d’au moins 250 mètres et être accompagné par un chaperon qui est garant de la sécurité avant, pe