Le genre au cœur d’un nouvel ordre global
Les avancées durement acquises en matière de droits des femmes connaissent de sérieuses régressions. Mouvements religieux fondamentalistes d’obédience diverses (catholique, évangéliste, islamique, hindouiste) et groupes politiques d’extrême droite, avec l’appui de grandes fortunes, mènent un combat massif et très structuré contre l’égalité de genre.

Donnons en quelques exemples, non exhaustifs[1]. Le cas afghan, où les femmes et les filles sont désormais interdites de toute activité en dehors de leur domicile, est le cas le plus emblématique. Dans certains pays, le droit à l’avortement, acquis de haute lutte, régresse, que ce soit par sa re-pénalisation (États-Unis, Nicaragua), le renforcement de ses restrictions (Brésil, Hongrie, Mexique), l’introduction délibérée d’obstacles bureaucratiques ou la suppression de services de santé reproductive (les cas sont multiples). L’impunité sur les violences domestiques s’aggrave (décriminalisation des violences n’entraînant pas de blessures graves [Russie]), remise en question de la catégorie juridique de féminicide (Argentine), assouplissement des législations sur le port d’armes (États-Unis), retrait ou menace de retrait de conventions internationales (Turquie, Pologne). Les institutions de protection et de défense des droits des femmes sont affaiblies ou disparaissent, comme les secrétariats d’État dédiés aux femmes (Turquie, Argentine, Brésil lors de la présidence Bolsonaro), les mesures législatives favorisant la diversité, l’équité et l’inclusion des minorités, dont les femmes (États-Unis), les programmes et politiques d’égalité et les ONG féministes (les cas sont multiples).
Ces régressions s’accompagnement d’un renforcement de la criminalisation de l’homosexualité (Ouganda, Kenya, Congo, Ghana, Irak, Indonésie), d’un retour en arrière sur la reconnaissance des droits des personnes transgenres (États-Unis, Russie) ou encore du durcissement des interdictions de mariage interreligieux (Inde). On observe aussi u