Analyse

Depuis l’été 2024, les relations entre la France et l’Algérie connaissent une grave crise. La reconnaissance unilatérale par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en contradiction avec le droit international, a profondément choqué Alger. Cette déclaration a exacerbé un contentieux où les mémoires coloniales se mêlent à des malentendus géopolitiques persistants – sans oublier les instrumentalisations politico-médiatiques de part et d’autre de la Méditerranée.

Ce n’est pas la première fois que la relation franco-algérienne est fragilisée. Depuis 1962, elle a été marquée par des hauts et des bas : la nationalisation des hydrocarbures par Boumediene en 1971 dans un climat de violences racistes contre des immigrés algériens en France, avec même des attentats de l’extrême-droite dont un le 14 décembre 1973 revendiqué par le comité Charles Martel contre le consulat algérien à Marseille ayant fait quatre morts. En 1992, opposé à l’interruption du processus de transition démocratique par l’armée algérienne, le président Mitterrand voulait cesser de soutenir le gouvernement algérien alors que débutait la guerre civile algérienne (1992-2004).

C’est la droite française au pouvoir sous le gouvernement Balladur (1993-1995) et sous la présidence Chirac qui a apporté un soutien au régime algérien mis sous embargo par la communauté internationale. C’est le ministre de l’intérieur Charles Pasqua qui a assigné à résidence les militants de Fraternité algérienne en France, émanation du FIS (Front islamique du salut), qui ont trouvé refuge par la suite à Londres.  En 2005, la proposition de traité d’amitié de Jacques Chirac est rejetée par Alger à cause du vote de la proposition de loi par l’Assemblée nationale obligeant à enseigner le rôle positif de la colonisation en 2005. Si au final, cette proposition de loi n’a pas été retenue à la suite des mobilisations d’intellectuels de gauche, elle a empêché la réconciliation.

Quant au président Macro