Écologie

Les COP régionales : une reprise en main de la planification territoriale par l’État ?

Économiste

Dans le cadre de sa planification écologique, le Secrétariat Général à la Planification Écologique a déployé, en 2023, un nouveau dispositif territorial : la COP régionale. Ce dispositif de planification relève d’une logique particulière mettant en avant la vision d’une planification écologique centralisée qui se déploie dans les territoires. La mise en place de ces COP régionales témoigne d’une reconfiguration des rapports de pouvoir entre l’État et ses territoires autour de la question écologique.

Face à l’urgence climatique et la nécessité d’organiser une bifurcation écologique, une expression est apparue depuis quelques années, celle de « planification écologique ». Des travaux académiques se multiplient mettant en avant la pertinence de l’idée de planification pour organiser cette bifurcation écologique, qu’on songe à l’ouvrage de Cédric Durand et Razmig Keucheyan[1] ou encore à celui de Mathilde Viennot[2] sur la mise en place d’une planification écologique comme scénario de bifurcation.

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Les réflexions autour d’une planification écologique mettent en évidence la nécessité de porter également une analyse sur celles-ci à l’échelle territoriale pour prendre en compte la singularité des territoires, mais aussi parce que les territoires sont en première ligne de l’effondrement écologique. D’ailleurs, les territoires ont un long héritage en matière de planification de leur aménagement (Régions, EPCI, etc.), fruit de la décentralisation, et communément désignée par planification territoriale (PT).

Au-delà de la littérature scientifique, les politiques publiques se sont réemparées de la question, réhabilitant le terme de planification avec la création en 2022 d’un Secrétariat Général à la Planification Écologique (SGPE) placé sous l’autorité du Premier ministre. Ce dernier s’est vu attribuer la mission « d’assurer la cohérence et le suivi des politiques à visée écologique, d’initier et de cadrer la mobilisation des ministères et parties prenantes, de coordonner toutes les négociations et enfin de mesurer la performance des actions menées. » L’année suivante, en vue de déployer les actions formulées dans son plan « France Nation Verte », le SGPE annonçait la mise en place de dispositifs de planification à l’échelle territoriale : les Conferences of the Parties régionales (COP régionales). Celles-ci doivent permettre « d’accélérer la transition dans les territoires » à l’aide d’une nouvelle méthode.

A priori, on pourrait penser que les COP régionales cons


[1] Cédric Durand et Razmig Keucheyan, Comment bifurquer : Les principes de la planification écologique, La Découverte, 2024.

[2] Mathilde Viennot, La planification écologique, La Découverte, 2025.

[3] On entend par là que ces dispositifs se saisissent de plus en plus de la question écologique, que ce soit par l’introduction de nouveaux objectifs environnementaux (exemple : Zéro Artificialisation Nette) ou encore par de nouvelles pratiques.

[4] Ancien secrétaire général à la planification écologique, il quitte son poste en février 2025 et est remplacé par Augustin Augier en juin 2025.

[5] Le plan Monnet est le premier plan formant la planification indicative à la française de l’après-guerre. Il avait pour objectif la modernisation et l’équipement du pays pour sa reconstruction. Il s’agissait d’un plan national exclusivement centralisé.

[6] On les appelle ainsi en référence à l’artiste Piet Mondrian, notamment à son œuvre Composition with Red, Blue and Yellow, dont ils rappellent le style.

[7] Anaïs Henneguelle et Arthur Jatteau, Sociologie de la quantification, La Découverte, 2021.

[8] Florence Jany-Catrice, « Nouveaux indicateurs sociaux-écologiques », in Dictionnaire d’écologie politique (dir. Adrien Estève, Mathilde Allain, Sylvie Ollitrault, Amandine Orsini, Simon Persico, Bruno Villalba), Presses de Sciences Po, 2025.

[9] On trouve de nombreux objectifs mesurés à l’aide de différents indicateurs (TWh, % de voitures électrique, nombre de DMA par an, etc).

[10] Yoan Paillet et Gabrielle Bouleau, « De la mesure des émissions des gaz à effet de serre à celle du service de régulation du climat, les traductions de l’indicateur carbone. », VertigO , vol.16, n° 2, 2016.

 

Théo Juppin

Économiste, Doctorant en économie à l’Université de Rouen-Normandie (LASTA)

Notes

[1] Cédric Durand et Razmig Keucheyan, Comment bifurquer : Les principes de la planification écologique, La Découverte, 2024.

[2] Mathilde Viennot, La planification écologique, La Découverte, 2025.

[3] On entend par là que ces dispositifs se saisissent de plus en plus de la question écologique, que ce soit par l’introduction de nouveaux objectifs environnementaux (exemple : Zéro Artificialisation Nette) ou encore par de nouvelles pratiques.

[4] Ancien secrétaire général à la planification écologique, il quitte son poste en février 2025 et est remplacé par Augustin Augier en juin 2025.

[5] Le plan Monnet est le premier plan formant la planification indicative à la française de l’après-guerre. Il avait pour objectif la modernisation et l’équipement du pays pour sa reconstruction. Il s’agissait d’un plan national exclusivement centralisé.

[6] On les appelle ainsi en référence à l’artiste Piet Mondrian, notamment à son œuvre Composition with Red, Blue and Yellow, dont ils rappellent le style.

[7] Anaïs Henneguelle et Arthur Jatteau, Sociologie de la quantification, La Découverte, 2021.

[8] Florence Jany-Catrice, « Nouveaux indicateurs sociaux-écologiques », in Dictionnaire d’écologie politique (dir. Adrien Estève, Mathilde Allain, Sylvie Ollitrault, Amandine Orsini, Simon Persico, Bruno Villalba), Presses de Sciences Po, 2025.

[9] On trouve de nombreux objectifs mesurés à l’aide de différents indicateurs (TWh, % de voitures électrique, nombre de DMA par an, etc).

[10] Yoan Paillet et Gabrielle Bouleau, « De la mesure des émissions des gaz à effet de serre à celle du service de régulation du climat, les traductions de l’indicateur carbone. », VertigO , vol.16, n° 2, 2016.