Cinéma

L’âge des possibles – sur Qui à part nous de Jonás Trueba

Critique

Après Eva en août découvert au sortir du premier confinement, le réalisateur espagnol Jonás Trueba revient avec Qui à part nous, un très rouchien sixième (très) long métrage en forme de portrait poétique d’un groupe de jeunes gens qui mettent en scène leur réalité et leur pensée sur le monde.

Sur les écrans tout récemment déconfinés de l’été 2020, Eva en août nous a fait découvrir, le cinéma délicat de l’espagnol Jonás Trueba. Dans son cinquième long métrage, une trentenaire en vacance dans tous les sens du terme empruntait un appartement pour se couper de son passé et redécouvrait les sensations d’une Madrid estivale et festive en essayant de se réinventer. Écrit et improvisé avec son interprète principale Itsaso Arana, La Virgen de agosto, pour reprendre le titre original empreint de mysticisme, rejouait la partition rohmérienne de l’héroïne irrésolue qui cherche des réponses sur elle-même en allant à la rencontre du monde.

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On pourra revoir ce film à l’occasion du Festival La Rochelle Cinéma (Fema) qui consacre lors de sa prochaine édition, du 1er au 10 juillet 2022, une rétrospective des longs métrages du cinéaste espagnol, dont 4 inédits en salle en France avec Todas las canciones hablan de mí (2010), Los Ilusos (2013) Los exiliados romanticos (2015) et La Reconquista (2016). Avec son mode de fabrication artisanal et spontané, la filmographie de Jonás Trueba s’appuie sur la personnalité des acteurs, leur alchimie et sur la réalité du tournage pour produire de la fiction.

D’ici juillet et La Rochelle sort un nouveau long-métrage, Qui à part nous (Quien lo impide), qui se place en héritier de La Pyramide humaine (1959) écrit par Jean Rouch au fil du tournage avec des lycéens d’Abidjan comme une fiction proche de leur quotidien et des questions ethniques qui s’interfèrent entre eux. La méthode intuitive de Trueba reprend le principe d’anthropologie partagée de l’ethnologue français face au même sujet (un groupe de jeunes gens qui mettent en scène leur réalité et leur pensée sur le monde) pour le tirer davantage vers un versant contemplatif et poétique dont il revendique jusqu’à la maladresse et qui s’exprime dans sa durée hors norme : celle du tournage (près de cinq ans) et celle du long métrage (3h40).

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