En reconstruction – sur Revoir Paris d’Alice Winocour
Lorsque Alice Winocour a commencé à tourner Revoir Paris dans lequel Mia (Virginie Efira), échappe à un attentat en plein cœur de la capitale, le procès des attentats du 13 novembre 2015 était en cours sur l’île de la Cité. La municipalité a alors demandé à l’équipe de signaler distinctement qu’il s’agissait d’un tournage afin d’éviter que toute confusion avec un fait actuel ne heurte des badauds. Ce détail dit combien la fiction et le réel se trouvent entremêlés dans le quatrième long métrage de la réalisatrice, mais aussi à quel point l’émotion de l’événement reste intimement attachée à cette ville. Pendant onze mois d’audience bouleversés par le Covid, le procès a jugé 20 accusés, dont 19 ont été reconnus coupables des charges qui pesaient contre eux.

Plus près des événements, le témoignage d’Antoine Leiris intitulé Vous n’aurez pas ma haine, offrait une confession à cœur ouvert du mari d’une victime. De ce récit intime sortira en novembre au cinéma une adaptation par Kilian Riedhof.
Le documentaire 13 novembre : Nec mergitur de Jules et Gédéon Naudet réalisé en 2018 opère, lui, la reconstitution, via le récit des témoins directs de l’événement, de la chronologie des faits de cette nuit sanglante. Un montage chronologique serré des personnes présentes sur les lieux des attentats jouant pleinement sur l’émotion de l’identification.
Travail d’équipe
Si la temporalité de la justice et celle du cinéma se rencontrent près de sept ans après les faits, c’est qu’il leur a fallu prendre le temps de l’enquête. Sortent donc à quelques semaines d’intervalle Revoir Paris et Novembre de Cédric Jimenez (le 5 octobre) présentés au dernier Festival de Cannes (respectivement à la Quinzaine des réalisateurs et Hors compétition).
Tous deux placent le théâtre des événements en hors champ pour se concentrer sur la reconstitution de l’investigation qui y succède. Enquête policière pour Novembre qui s’installe dans les locaux de la SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) et nous