Cinéma

Face à l’extractivisme vert au Portugal – sur Covas do Barroso de Paulo Carneiro

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Sociologue

Alors que Covas do Barroso, chronique d’une lutte collective sort en salles, les habitants de ce village portugais poursuivent leur combat contre l’extractivisme vert. Face à la ruée vers le lithium, encouragée au nom de la transition énergétique, ils défendent un territoire classé au patrimoine agricole mondial et dénoncent un modèle de développement imposé qui menace leur mode de vie et leur environnement. Une lutte qui interroge les contradictions de la transition écologique actuelle.

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Critique

vendredi 28.03.25

Face à l’extractivisme vert au Portugal – sur Covas do Barroso de Paulo Carneiro

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Le film Covas do Barroso, chronique d’une lutte collective sort en France cette semaine. Dans ce long-métrage, le réalisateur portugais Paulo Carneiro met en scène le combat d’un village contre un projet minier controversé, porté depuis 2017 par la société britannique Savannah Resources. Celle-ci ambitionne d’implanter sur le territoire de Barroso ce qui pourrait devenir la plus grande mine de lithium à ciel ouvert d’Europe.

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Destinée à produire chaque année de quoi équiper entre 500 000 et un million de batteries de véhicules électriques, l’exploitation devrait entrer en service en 2027 pour une durée minimale de douze ans. L’APA, agence de protection de l’environnement du Portugal, a donné son feu vert au projet fin mai 2023.

En 2018, ce territoire situé au nord du Portugal dans la région de Trás-os-Montes (« derrière les monts ») a pourtant été classé Système Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM) par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Au nombre de 89 dans le monde, dont 11 seulement en Europe, les SIPAM « représentent non seulement des paysages naturels inouïs, mais également des pratiques agricoles qui génèrent des moyens de subsistance dans les zones rurales tout en combinant de manière unique la biodiversité, des écosystèmes résilients, traditions et innovations », indique la FAO.

Au-delà de la mise en péril d’un patrimoine agricole et culturel exceptionnel, l’exploitation minière pourrait provoquer plusieurs dommages environnementaux : forte consommation d’eau dans une région où la pénurie se fait sentir, pollution, fragmentation des écosystèmes, atteinte à la biodiversité… Or, ce territoire borde le parc national de Peneda-Gerês, lui-même intégré à la réserve de biosphère transfrontalière Gerês-Xurés, l’une des plus vastes d’Europe, reconnue par l’Unesco en 2009.

Face à cette menace sur l’écosystème et le paysage, les habitant·es de Covas do Barroso ont déployé une résistance déterminée et multifo

[1] Sur cette « histoire oubliée de la mémoire collective rurale du pays », on renverra à l’excellent documentaire historique de José Vieira, Territórios ocupados (Kintop, 2022).

[2] Également consacrés par le décret-loi de 1976 – et ensuite redéfinis par plusieurs lois depuis les années 1990 – des Plans d’Utilisation des Ressources des Baldios (PUB) ont pour objectif « la planification de l’utilisation rationnelle et durable des ressources existantes et potentielles des baldios ».

Paula Cossart

Sociologue, Maître de conférences à l'Université de Lille (CERAPS)

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Notes

[1] Sur cette « histoire oubliée de la mémoire collective rurale du pays », on renverra à l’excellent documentaire historique de José Vieira, Territórios ocupados (Kintop, 2022).

[2] Également consacrés par le décret-loi de 1976 – et ensuite redéfinis par plusieurs lois depuis les années 1990 – des Plans d’Utilisation des Ressources des Baldios (PUB) ont pour objectif « la planification de l’utilisation rationnelle et durable des ressources existantes et potentielles des baldios ».