Cinéma

À nos amis ! – sur Ce n’est qu’un au revoir et Un pincement au cœur de Guillaume Brac

Critique

En salles, ce 2 avril, sort un double-programme accolant le long-métrage Ce n’est qu’un au revoir et le court-métrage Un pincement au cœur, deux opus documentaires réalisés par le cinéaste Guillaume Brac. Ils partagent un décor, le lycée, et une trame narrative, celle de la séparation de groupes d’amis. Mais, mis en vis-à-vis, ces deux films déclinent deux groupes sociaux différents qui donnent des formes différentes de l’amitié.

Il y a des choses qui ne changent pas. Au temps où il y avait des filières, ceux qui choisissaient le baccalauréat « Littéraire » étaient suivis d’une réputation. Dans la comédie de mœurs du lycée général, les « L », stéréotypes indémodables, essuyaient les lazzi récurrents des autres filières. Le « L » c’est cette figure, ce caractère, que les années 80 ont fait émerger avec la culture baba cool et qui alimente notre culture visuelle, au moins depuis Le Péril Jeune de Cédric Klapisch. Ces personnages ont des traits identifiables : écarteurs, cheveux décolorés, atébas ou dreadlocks. Ils écoutent Stupéflip, Manu Chao ou Dub Inc, fument des roulées ou des pétards, s’assoient en tailleur un peu partout et souvent dans les recoins les plus sales.

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Bref, en découvrant Ce n’est qu’un au revoir, le nouvel opus de Guillaume Brac, on s’étonne qu’un documentariste ait pu prendre pour objet des personnages que l’on connaît si bien et de constater qu’il y en a toujours, que les réformes Blanquer n’ont pas eu raison de ces figures si familières. Des « L », les héros de Ce n’est qu’un au revoir en sont tout à fait, tout l’inverse des héroïnes d’Un pincement au coeur, court-métrage avec lequel le film est en double-programme. Elles sont en seconde, vivent à Hénin-Beaumont et sont plutôt portées vers des filières scientifiques. Mais c’est bien que l’objectif que se fixe Guillaume Brac dans ce double-programme ne veut pas faire l’inventaire de stéréotypes accolés à la jeunesse mais entrer dans une finesse, une nuance, sur la base des émotions et des dialogues. Ces deux films suivent les dernières semaines de lycéen·nes avant que l’une d’entre elles déménagent, dans le cas du court-métrage, et qu’ils passent le baccalauréat et se dispersent dans toute la France dans celui du long-métrage. Ils ont en commun une trame narrative linéaire qui suit l’écoulement du temps jusqu’à la séparation de ces groupes.

Le style de Guillaume Brac s’appuie beaucoup sur les conversations. Il en


Élias Hérody

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