Critique

David Hockney est un artiste singulier en ce que, de longue date, il parvient à cumuler – le fait est suffisamment rare pour être souligné – une extrême popularité auprès du grand public avec l’estime des meilleurs spécialistes en art. Il est donc tout à fait logique que la Fondation Louis Vuitton, coutumière des présentations grand public, consacre son exposition de printemps à cette superstar de la peinture.

Les expositions de la Fondation Louis Vuitton seraient impossibles sans les moyens considérables dont dispose cette institution, lesquels sont notamment financiers, prenant appui sur le groupe de luxe LVMH. À l’occasion, cette filiation confère également des moyens diplomatiques de poids.

Elle a ainsi permis de présenter en France les plus grandes collections d’art moderne, notamment impressionnistes et postimpressionnistes, qui ont été constituées et qui sont conservées en Russie. Les moyens tant financiers que diplomatiques du groupe LVMH ont permis de réaliser des expositions proprement historiques, telles que celles dévolues aux collectionneurs russes Morozov et, plus encore, Chtchoukine. Là où, pour découvrir les principales œuvres réunies par ce dernier, il faut aujourd’hui se rendre, en Russie, dans deux villes, Moscou et Saint-Pétersbourg, la Fondation a réussi l’exploit inédit – et qui ne sera sans doute jamais renouvelé –, de réunir toutes les œuvres simultanément en ses murs. Autant dire qu’il s’agissait d’une présentation historique.

Il n’est donc guère surprenant que les deux expositions précédentes aient chacune dépassé le million de visiteurs. La collection Chtchoukine a été vue par 1.205.000 visiteur/se.s entre octobre 2016 et mars 2017. Quant à la collection Morozov, qui a été présentée de septembre 2021 à avril 2022, elle a attiré 1.250.000 personnes. Ces deux manifestations se caractérisent par un record du nombre de visteur/se.s en France pour des expositions de peinture. Elles n’ont été dépassées que par l’exposition Toutankhamon