Exposition

Dessine-moi une arabesque – sur « Chorégraphies. Dessiner, danser »

Critique

En réunissant près de 250 œuvres et documents, le Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon a interrogé la manière dont le dessin peut être constitutif d’une pratique chorégraphique, dans un processus de création, de transmission, ou dans une démarche de diffusion et de préservation. Cette exposition s’est inscrite dans le sillage d’un programme de recherche mené à l’Institut National d’Histoire de l’Art avec la Bibliothèque nationale de France et le Centre national de la danse.

Il faut traverser une première salle, puis une autre. C’est maintenant la troisième. Sur les murs roses poudrés, gravures, lithographies, encres sur papier ou encore huiles sur toile et photographies s’étendent. Malgré la diversité des pratiques, les œuvres s’assemblent comme les tuiles d’un toit sous lequel vient germer une image : celle d’un corps qui danse.

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À la différence des précédentes et des suivantes, cette section de l’exposition « Danser Ensemble » allonge sur le sol un rond de papier bleu lavande, imposant et courageux. Deux petits bancs l’étreignent, offrant avec douceur au flâneur qui osera, de minutieuses notices pour apprendre quelques pas de danse. Chaque notice extraite du Traité de danse avec musique de Lionel Labrousse édité en 1900, use avec mesure et simplicité de figures dessinées – les schémas se limitant principalement aux pas des cavaliers – pour transmettre et enseigner la danse. Au fil des tracés, le visiteur s’essaie – Petits Ciseaux, Pas du Crabe, Glissé, Jeté – il tente sur le vif l’esquisse d’un tango ou d’une polka, accompagné s’il le souhaite d’une bande son qu’il peut écouter sur son smartphone.

La piste de danse faisant ainsi irruption au sein même de l’exposition vient déployer un peu plus encore l’espace muséal. Elle prolonge le parcours mais c’est aussi et surtout une main tendue telle une invitation à entrer dans la danse. Celle qui se lit, celle qui s’écrit. Car il faut bien entendre le titre de l’exposition : « Chorégraphies. Dessiner, Danser » qui vient immédiatement replacer l’exposition du côté des arts graphiques. Qu’il s’agisse de toiles de maîtres, de carnets de répétitions, de partitions ou encore de dessins de maîtres de ballet, le geste dansé déploie ici ses formules avec ferveur. Traits de crayon, signes, caractères et figures tels des rebonds dans le regard se répandent en autant d’ondes qui forment la puissance du voyage du dessin à la danse ; de la danse au dessin. Le titre donc. Le terme « Chorégraphie


Léa Bévalot

Critique