Un conte du futur – sur Arco d’Ugo Bienvenu
Présenté discrètement en Séance spéciale lors du dernier Festival de Cannes, Arco a depuis gagné le Cristal du long métrage au Festival d’Annecy. Ce premier long métrage de l’illustrateur Ugo Bienvenu se démarque d’abord par son mode de production inhabituel pour de l’animation.

Fabriqué sans délocalisation, il a été conçu exclusivement en France par la société Remembers, créée pour l’occasion par le cinéaste et Félix de Givry, musicien et comédien que l’on a pu voir dans Eden de Mia Hansen-Løve il y a dix ans ainsi que par MountainA, la société de Natalie Portman. Récit post-apocalyptique, Arco offre un étonnant voyage dans le temps dans lequel le passé des personnages s’avère être notre futur. Grand brassage des références de science-fiction de l’enfance du cinéaste, il joue de clins d’œil à Star Wars (la physionomie du robot domestique ressemble à celle de R2D2 dans la saga), et manie des effets paradoxaux du voyage dans le temps à la Interstellar (2014) de Christopher Nolan.
En effet, une conjonction des époques amène le petit garçon Arco à rencontrer ses parents qui ont vieilli beaucoup plus rapidement que lui en arpentant les couloirs du temps pour le retrouver. Car Arco a quitté l’année 2932 avec pour objectif de gagner l’ère des dinosaures. Pour cela, il s’est envolé dans la cape arc-en-ciel de sa grande sœur car son âge ne lui autorise pas les voyages dans le temps. Manquant la destination de son choix, il atterrit par erreur en 2075, dans laquelle l’humanité se remet à peine de grandes catastrophes. Accueilli par une fille de son âge qui n’a qu’un rêve, garder cet ami tombé du ciel au sens propre auprès d’elle pour tromper son ennui et sa solitude, le garçon, lui, aspire à « Téléphoner Maison » et à retrouver son foyer. Remake d’ET (1982) dans son premier tiers, Arco s’éloigne de la science-fiction postapocalyptique des années 1980, son individualisme, ses couleurs sombres, ses régimes autocratiques. On est loin des ambiances nocturnes et angoiss
