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Michal Rozin : « En Israël, les vrais défenseurs de la démocratie sont en position difficile »

Historien et sociologue

Réélue il y a quelques jours à la Knesset, Michal Rozin est membre du parti Meretz et voix de la gauche israélienne. En Israël comme ailleurs, le clivage libéral-conservateur est déterminant. Alors qu’on commence à renoncer sérieusement à l’hypothèse de deux États, ce clivage redistribue, à l’intérieur de chacun des camps (religieux et laïcs, juifs et Arabes, mizrahim et ashkénazes, hommes et femmes…), les oppositions.

Née en 1969, Michal Rozin est une personnalité majeure de la scène politique de gauche, et de l’activisme social en Israël. Assistante parlementaire de Yaël Dayan – du Parti travailliste (1993) – puis de Naomi Hazan – de Meretz, de 1994 à 1998 –, elle quitte ensuite la politique pour l’activisme social, luttant pour l’égalité et contre les discriminations envers les minorités ethniques et sexuelles, thème qui sera aussi au cœur de son activité parlementaire. Elle a été notamment conseillère de l’Union des citoyens originaires d’Ethiopie. De 2008 à 2013, elle a été directrice générale de l’Union des centres d’aide aux victimes de violence sexuelles. Très attachée à son identité juive, elle milite aussi pour la promotion d’un judaïsme libéral. Elle revient à la politique en 2013, réélue trois fois depuis sur la liste de Meretz, le seul parti de l’échiquier politique israélien à s’affirmer sioniste et de gauche. Elle a été active dans le vote et l’amendement de lois contre le harcèlement sexuel, le harcèlement au travail, et pour le logement public, entre autres. Nous nous sommes entretenus avec elle quelques jours après sa réélection en quatrième position sur la liste Meretz, après une campagne lourde où le parti était menacé de ne pas atteindre le seuil d’éligibilité de 3,25% des voix et de disparaître de la Knesset. Dans cette campagne, Meretz s’est tourné vers les Palestiniens d’Israël, avec un certain succès puisque plus d’un vote sur quatre en faveur du parti est venu de cet électorat. J.B.

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Comment se présente le paysage politique israélien après les élections ? Tout le monde commente le glissement à droite, l’effondrement de la gauche, le triomphe de Netanyahu ?
Triomphe relatif, glissement à droite moins neuf qu’on ne le dit. On commente sans fin les changements, les recompositions, la poussière de partis qui s’allient pour se brouiller peu de temps après, ceux qui font crier à la nouveauté pour disparaître aussitôt. Commençons par insister, au contr


Jérôme Bourdon

Historien et sociologue, professeur au département de communications de l’Université de Tel Aviv

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