Cinéma

Jean-Pierre Rehm : « Filmer quelqu’un penser, cela fait toujours évènement »

Critique

Depuis le 9 et jusqu’au 15 Juillet, la lumière marseillaise, irradiante à cette époque de l’année, voit poindre ses passionnants rivaux : les salles obscures et leurs écrans, pourvoyeurs d’une autre clarté, celle du cinéma.  125 films, en provenance de 35 pays, sont présentés cette année dans le cadre du 30e Festival International de Cinéma, qui identifie résolument le cinéma à un champ d’exploration, un laboratoire à travers lequel dépeindre – esquisser – le contemporain. Entretien avec son directeur.

Pour sa 30ème édition, le festival de la cité phocéenne revient avec une dense sélection de films, sans distinction de genre – fictions, documentaires, longs, courts, essais, animation –, animé par la volonté de croiser toujours un peu plus les formes et les propos. À l’affut de propositions inédites, refusant les frontières entre fiction et documentaire, soucieux d’inscrire ses manifestations dans la localité marseillaise – à travers une grande diversité de lieux de projections, de rencontres avec les artistes, de masterclasses – le FID est aussi l’occasion de revoir, à l’occasion de rétrospectives-hommages, les films de ses invités d’honneur – cette année, Sharon Lockart et Bertrand Bonello – ainsi que ceux de Tsai Ming Liang, dans le cadre de la sélection Ecrans parallèles. Sans oublier la compétition, internationale, française, premiers films, qui ajoute à cette foisonnante programmation le piment de la remise de prix. Cet éclectisme, qui rend le FID si vivant, est celui que défend, depuis 2001, leur délégué général et figure tutélaire, le défricheur enthousiaste et audacieux Jean-Pierre Rehm, qui répond ici à nos questions.

Qu’est-ce qui fait l’originalité de la programmation de la 30ème édition du FIDMarseille ?
Chaque année amène son lot de surprises. La contrainte que nous nous sommes fixés, au FID, est de présenter des films en première mondiale : concrètement, cela veut dire donner à voir des films qui n’ont été validés par personne, que nous proposons au public de découvrir, et que nous défendons avec passion et conviction. Nous avons aussi le souci que l’ensemble fasse sens, sans pour autant chercher à « faire une phrase », c’est-à-dire, à assembler des films en les forçant à dire quelque chose. Ce serait les intégrer artificiellement dans une séquence, indépendamment de leur intérêt singulier, local. Le FID est convaincu des vertus de l’idiomatique, qu’il soit breton, argentin… pas par folklorisme mais parce que nous considérons qu’un travail artistiqu


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