Louis Garrel : « Plus on est nombreux à vouloir un film, mieux c’est »
L’Innocent est le quatrième long métrage de Louis Garrel. Ses trois premiers films l’ont inscrit dans l’histoire du cinéma français, en jouant avec les références – notamment avec le cinéma de la nouvelle vague. Mais loin d’être écrasé par ses aînés, Louis Garrel a su insuffler à son cinéma légèreté et allégresse. Le rythme déjoue le drame sentimental, y injectant la grammaire des comédies de remariage. Son dernier film a été présenté à Cannes, hors compétition, à l’occasion de la soirée d’anniversaire du festival. Bonne idée, c’est un film qui fête véritablement le cinéma. Il s’agit d’un polar, redoublé d’un film action et d’une comédie romantique. Mené tambour battant, ce long-métrage dévoile son jeu avec une joie communicative. D’ailleurs, L’Innocent passe son temps à jouer. Avec les genres cinématographiques, comme évoqué plus haut. Et surtout avec les spectateurs. Jubiler devant une narration à tiroirs, démêler le faux du vrai, s’émouvoir au détour d’un fou rire et voir, littéralement, le plaisir des acteurs à jouer. Le film est aussi un joyeux traité sur l’acteur. Sur le jeu. On sent le plaisir du cinéaste à tourner, le film de Louis Garrel est un spectacle vivant. QM

Vous avez commencé à jouer au théâtre assez jeune ?
J’ai démarré le théâtre en seconde, en option légère au lycée.
Vous vous intéressiez au travail d’acteur, ou aussi à la mise en scène ?
Un peu les deux, en fait. J’aimais jouer, mais sur scène, j’avais aussi envie de regarder. Un désir bizarre, contraire. La pulsion de jouer me plaisait et, en même temps, le fait de devoir dessiner dans l’espace était aussi très stimulant. J’ai donc démarré plutôt comme acteur, puis assez vite la question de la mise en scène est arrivée. Mais bon, je ne savais pas jouer, le théâtre ça s’apprend, fallait que je démarre par-là, ce n’est pas comme le cinéma. Qu’on peut apprendre en faisant. Au théâtre, pour voir, pour savoir se déplacer sur une scène, faut avoir des maîtres pour t’apprendre des choses rud