Pierre Bal-Blanc : « J’essaie de traduire les rapports de pouvoir qui animent la politique culturelle »
L’exposition « La République (Cynique) » s’est déroulée au Palais de Tokyo en novembre 2024 pendant une durée de trois semaines au cours desquelles le curateur et essayiste Pierre Bal-Blanc a déployé, à partir d’une « partition » partagée avec le public, un ensemble d’œuvres dématérialisées (partitions, protocoles, films et pièces sonores). « La République (Cynique) » propose une expérience incarnée et éphémère qui interroge la singularité de la rencontre de chaque personne avec l’espace, la matérialité des objets et les corps des interprètes. Le terme « République » dans le titre de l’exposition renvoie à la gouvernance comme sujet central. Comme le suggère Bal-Blanc, chaque philosophe important de l’Antiquité a proposé sa propre « République » comme une proposition théorique donnant des instructions sur la manière de gouverner. Dans le contexte de l’exposition, cette gouvernance fait référence à l’organisation qui régit les relations entre les artistes, les spectateur·ices, les artistes, les personnes travaillant au sein de l’institution et le bâtiment lui-même. Un second volet de cette exposition sera présenté au musée d’art moderne de Varsovie du 10 mai au 8 juin 2025 sous le titre « La République (Cynique) » – The Cynics Republic—Plac Defilad.

Dans cet entretien, Pierre Bal-Blanc revient sur la généalogie de ses recherches et expérimentations dans le champ de l’exposition de performances ; il énonce comment « La République (Cynique) » élabore un contre-récit de l’histoire de la performance, en dialogue étroit avec les enjeux politiques qui caractérisent notre présent. V. D.
« La République (Cynique) » me semble s’inscrire dans la continuité d’autres projets que vous avez menés et qui déploient une réflexion critique et des recherches approfondies dans le champ de la performance. Vous avancez plus spécifiquement ici l’enjeu d’écrire une « contre-histoire de la performance ».
En effet « La République (Cynique) » est dans la continuité de la série d’ex