Nouvelle

Immobilité douce

Écrivaine

Clémence est une jeune femme à qui la vie sourit. À tout point de vue (travail, appartement, famille…), elle s’installe dans une normalité moderne et urbaine à priori enviable – si l’acidité redoutable de Julia Deck ne corrodait pas, peu à peu, la confiance dans cette normalité. Une nouvelle inédite où l’on retrouve avec bonheur son sens du drame.

C’est une chance, c’est inattendu, c’est inespéré. Elle ne pouvait rêver mieux, Clémence, un contrat de technicienne radio à durée indéterminée aussitôt passé son diplôme, dans sa ville d’élection qui plus est. Pendant toute la durée de ses études, fut répété à Clémence que l’avenir, ce serait une moyenne de cinq années en contrats courts sous le régime de l’intermittence avant de dégoter peut-être un poste à l’autre bout de la France. Et voici que sur un plateau lui est offerte une place solide et fixe à Fréquence Touraine. Clémence a étudié à Paris, pour connaître la grande ville. Elle a vu, elle a vécu. Elle n’a aucune envie de s’éterniser dans cette place violente, minée par l’argent et l’épidémie. Elle revient chez les siens, auprès de sa famille, de ses amis, dans une ville de charme et d’histoire où ne manquent pas les occasions de se cultiver ni de se divertir. Et maintenant elle perçoit un salaire solide et fixe, et maintenant la vie peut commencer.

Clémence attache son vélo à la fixation dévolue aux mobilités douces sur le parking de la radio. Elle scrute le bâtiment moderne de briques et de vitres, où se reflètent les rayons aigus d’avril et surtout son corps enviable, son corps de vingt-trois ans tout à la fois svelte et voluptueux, parfaitement conforme aux aspirations contradictoires de l’époque. D’ici à quelques instants, ce corps qui est le sien va franchir la porte à tambour de la station et prendre possession du fauteuil mis à sa disposition en régie pour une durée indéterminée, solide et fixe. Clémence sourit à ses reflets dans les vitres. Elle sourit au soleil d’avril. Elle sourit à l’existence fatalement radieuse qui s’abat sur son horizon.

La jeune femme a la passion du son. Depuis toujours elle jouit des voix également vraies et fausses qui sortent de la radio. Que les voix émanent de personnes réelles est indéniable. Mais elles subissent à travers les manipulations en régie des opérations miraculeuses qui les isolent du monde pour en faire jaillir l’inimitable épaisseur, la tonalité singulière, de sorte qu’à la radio ces voix bénéficient d’une écoute infiniment supérieure à celles qu’elles reçoivent dans la conversation courante, au milieu du brouhaha de par exemple le restaurant italien Il Ristorante où Clémence a désormais ses habitudes à côté de son travail. Ce que disent les voix de la radio n’a pas toujours plus d’importance que celles du restaurant. Elles captent l’attention par leur valeur particulière, la forme des mots plus que leur signification. Aussi Clémence ne s’ennuie-t-elle jamais lorsque est invité à l’antenne l’ixième spécialiste local des mystères tourangeaux, de la vinification du vouvray ou de la très méconnue véritable histoire de la ville sous l’Occupation. Clémence sourit invariablement aux commandes de ses petits boutons. Quels que soient la personne et son sujet, elle donne le maximum pour augmenter le plaisir de l’auditeur. Ses collègues se félicitent de son équanimité au labeur. Clémence est une parfaite camarade. Clémence est un soleil vivant.

Cela fait trois ans que Clémence trône sur le fauteuil doté de moelleux accoudoirs mis à sa disposition en régie. Au cours de cette période, elle a rencontré sur Tinder différents individus qui ont plus ou moins agréablement occupé ses loisirs. Ensemble ils ont bu des chopes dans le centre, parmi les centaines d’étudiants et touristes venus admirer les belles bâtisses médiévales au pied desquelles fleurissent les estaminets. Parfois Clémence et le garçon de Tinder finissent la soirée dans le petit appartement qu’elle loue sous les combles d’une vieille maison à colombages. Par l’entrebâillement de la fenêtre s’engouffrent les rires des étudiants et touristes qui boivent jusque tard dans la nuit. Souvent cette nuit commune est suivie d’autres, qui plus rarement se prolongent en semaines. Ces rencontres n’ont pas vocation à durer. Clémence n’en attend pas autre chose jusqu’à ce qu’elle tombe sur Loïc.

Loïc travaille dans le même quartier qu’elle. J’ai oublié de dire que Fréquence Touraine a ses locaux dans la partie récente de la ville, à trente minutes à vélo du centre médiéval et du logement de Clémence. Le bâti y a poussé comme des champignons intergalactiques il y a une quinzaine d’années. De part et d’autre des rails du tramway s’élèvent des bâtiments de bureaux et des immeubles d’habitation, façades blanches luisantes aux balcons parcimonieux ouvrant sur des pelouses chiches. Personne n’arpente les trottoirs propres comme des sous du quartier. Ici nulle échoppe, pharmacie ou kebab. C’est en voiture ou chevauchant sa mobilité douce qu’on se rend à L’Heure tranquille, le gigantesque centre commercial à ciel ouvert qui forme le cœur de la zone.

Après quelques nuits passées ensemble chez Clémence, celle-ci estime pouvoir retrouver Loïc au restaurant italien Il Ristorante pendant sa pause-déjeuner. Elle ne craint pas d’être aperçue par ses collègues en compagnie de Loïc. Contrairement aux autres garçons de Tinder, il partage avec elle beaucoup de centres d’intérêt. Au Ristorante, ils dégustent des petites boules de mozzarella frites sur lit de mesclun en se racontant leurs vies. Pendant ses études de gestion publique, Loïc chroniquait les sorties musicales sur une radio étudiante. Après quoi il a passé les concours administratifs pour devenir attaché territorial à la Métropole, où il s’occupe de la gestion des déchets. Loïc vote systématiquement pour le candidat écologiste quelle que soit l’élection. Il a fêté dignement la victoire des Verts à la municipalité. Pendant les vacances d’été, il a visité plusieurs pays d’Amérique latine en bus-sac à dos. Il aimerait voyager davantage, surtout en compagnie de Clémence qu’il retrouve maintenant chaque soir. Bientôt ça devient fastidieux de transbahuter des affaires tous les jours. Bientôt ils décident de vivre ensemble.

Les parents, les amis soulignent qu’ils sont jeunes, que rien ne presse. Ils devraient louer dans le centre pour tester sans engagement la vie de couple et continuer de profiter des activités culturelles, des cafés, des concerts. Clémence et Loïc font le tour des agences immobilières. Les prix ont beaucoup augmenté. Cependant, avec deux salaires solides et fixes, ils ont de bons dossiers. Cependant l’agente immobilière vient d’avoir une idée. Puisqu’ils travaillent tous les deux dans le quartier neuf, elle a un truc à leur montrer. Sur vingt-cinq ans, ça ne leur reviendra pas plus cher qu’un loyer. Inutile d’ajouter le temps économisé en transports, le bilan carbone réduit à zéro, en résumé c’est tout bénéfice. Clémence et Loïc ont l’esprit ouvert, ils visitent. Situé au dernier étage, l’appartement est spacieux, baigné de lumière. Le balcon ouvre sur les cimes de jeunes arbres maigrelets, qui ne tarderont pas à devenir denses et feuillus, fait valoir l’agente. Clémence et Loïc s’émerveillent de découvrir tout ce luxe à portée de main. Ils pensent à leurs potes qui galèrent pour trouver du travail, vivent encore dans des studettes quand ce n’est pas chez leurs parents. Réglée la question du logement, ils pourront se consacrer à cent pour cent à la vie, recevoir leurs amis dans le double séjour orienté sud-ouest ou planifier leur prochain voyage en Amérique latine. Ça y est, c’est signé.

Clémence et Loïc adorent leur appart, ils y sont super bien. Le week-end ils font des fêtes. Les voisins se plaignent un peu mais dans l’ensemble tout le monde s’entend dans cette copropriété où abondent les jeunes couples. Et voici que Clémence et Loïc ont une enfant. Ils l’appellent Lima en hommage au Pérou où ils ne sont pas encore allés. Lima s’est annoncée un peu tôt par rapport à leurs plans, mais dans le fond ça ne change rien, d’ici à quelques années ils pourront voyager en famille. À Fréquence Touraine, ça se passe toujours bien, sinon qu’il faut souvent remplacer les collègues portés pâles avec l’actuel variant du virus et que Clémence fatigue davantage avec la petite. Par économie d’énergie et d’argent, ils ne font plus les courses à Coop Nature, dans le centre, ils vont au Leclerc, et pour ça il faut une voiture. Ils achètent un modèle électrique, en profitent pour faire des pique-nique le dimanche. À la Métropole, ça se passe bien aussi, à part que c’est souvent compliqué avec les élus qui à peine arrivés expliquent la vie à Loïc, alors qu’il travaille sur les dossiers depuis cinq, six ans maintenant. Et voici que Clémence et Loïc ont une deuxième enfant. Ils l’appellent Jeanne. Ils ont laissé tomber les prénoms exotiques parce que, pour le Pérou, ils n’ont plus trop de date.

Je ne sais pas si Clémence et Loïc sont comme on dit fidèles ou s’ils ont comme on dit des aventures. Après huit ans, statistiquement ils en ont. Quoi qu’il en soit, leur vie de couple ressemble beaucoup à celle des autres, de ce qu’ils en aperçoivent à la sortie de l’école, à la radio, à la Métropole, ou chez leurs potes qu’ils continuent de recevoir dans le double séjour orienté sud-ouest. L’appartement est semé de jouets en plastique. Au début, ils ont insisté pour qu’on n’offre aux filles que des choses en bois ou en tissu. C’est devenu difficile quand elles sont entrées à l’école. Clémence et Loïc ont balancé entre les convictions et l’amour des enfants. Mais les Barbie, qu’ils les achètent ou non, avaient déjà débarqué de Chine par conteneurs entiers. Et la bonne intégration des filles à l’école Simone-Veil, à cent mètres de chez eux, repose largement sur ces simulacres genrés.

Et voici que Loïc à dix-huit heures quinze tourne sa clé dans la serrure. Il se fraie un chemin parmi les mini-poneys, le mini-camping-car, la mini-ferme avec animaux afférents, pénètre dans le double séjour où Clémence est occupée à changer les piles d’un lapin en polymères d’hydrocarbures. Loïc a sur les lèvres son sourire des grands jours, Chérie, j’ai une nouvelle de dingue à t’annoncer. Clémence finit de loger les piles dans le compartiment du lapin dévolu à cet effet. Elle le pose au sol où Jeanne s’en empare pour le faire démarrer. Le jouet gambade sur le tapis à motifs suédois quand Clémence répond platement Vas-y dis-moi, et Loïc s’écrie Tu ne vas jamais me croire, je deviens directeur général adjoint de la Métropole.

Ensuite ils ne vont plus au Leclerc mais au Monoprix de L’Heure tranquille. Ils ont les moyens de ne plus regarder à la dépense et paradoxalement ceux de se passer de voiture. De toute façon ils ne partent plus en pique-nique. Les arbres de la zone ont poussé, ils jouissent d’un bout de nature au pied du domicile. Clémence, cependant, a noté que son corps se fait de moins en moins svelte et moins voluptueux au fil des années. Elle prend un abonnement au club de sport en face du Monoprix, où elle suit un programme de musculation personnalisé. Les endorphines libérées par l’exercice la rendent doucement euphorique. Après sa séance, elle se sent fine et légère. Dans l’ascenseur qui la remonte à l’appartement, elle prend soudain conscience qu’entre son logis, la salle de gym, la radio, l’école, le Monoprix, elle n’a pas mis le pied hors du quartier depuis six semaines. Clémence éclate de rire à la pensée de sa vie stable et fixe.

C’est bien qu’elle se sente toujours un peu euphorique quand elle franchit la porte du double séjour parce que Loïc, qui est maintenant directeur général tout court de la Métropole, a besoin de lui parler. C’est les vacances scolaires. Les filles sont chez leurs grands-parents, l’appartement est calme et rangé. Vas-y dis-moi, répond Clémence en ôtant sa basket gauche avec une pression des orteils droits sur le talon de la chaussure. Mais Loïc veut parler vraiment. Ça fait longtemps qu’il y pense, il sait qu’il doit lui dire. Assieds-toi, Clémence, cette conversation va être longue et difficile. Non je ne te trompe pas, non je ne te quitte pas, c’est pire.

Le plus terrible, c’est que c’est toi qui vas me quitter quand je t’aurais dit ce que j’ai à te dire. Je t’aime, Clémence, je t’ai toujours aimée. Ça n’a rien à voir avec l’amour que je te porte, mais tout en t’aimant je vis dans le mensonge vis-à-vis de toi, des filles, et surtout de moi-même. Clémence, si j’ai tant voulu vivre avec toi, tant désiré cette vie commune parfaite et presque parfaitement commune, c’est que quelque chose me tiraille depuis toujours. Depuis toujours je fais des rêves. Des rêves où tu n’es pas. Dans ces rêves qui m’excitent, et tu sais que j’éprouve souvent des difficultés à être excité, dans ces rêves ce n’est ni toi ni une autre femme qui m’attire, c’est un homme. Un homme sans contour précis, un homme que je ne connais pas. Mais j’ai quarante ans la semaine prochaine et c’est vers lui que je veux aller. Tu m’entends, Clémence ?

Quant à savoir si Loïc a comme on dit des aventures, maintenant on sait qu’il s’en est privé par amour, mais que tout ça c’est fini. Clémence, trois jours plus tard, il s’avère qu’elle a tout entendu. Le choc escompté par Loïc ne se produit pas avec la force imaginée. Trois jours plus tard, Clémence dit Je crois que je préfère ça plutôt que tu me quittes pour une autre. De toute façon entre nous ça s’essouffle, moi aussi j’ai besoin d’un nouveau départ.

Les enfants les parents les amis sont consternés, mais Clémence et Loïc font tout pour que ça se passe au mieux. Loïc prend un appartement dans le centre et les filles une semaine sur deux. Clémence se donne encore plus à la salle de sport, à la radio, bientôt elle est nommée responsable technique de la station. Le soir devant Netflix, elle s’amuse à compter le nombre de fois qu’elle est sortie du quartier dans le mois écoulé. Une fois pour aller chez Leroy-Merlin avec sa copine Victoire du club de gym, une fois pour accompagner sa collègue Antoinette au vide-grenier d’Amboise.

C’est désormais avec Victoire et Antoinette qu’elle déjeune au restaurant italien Il Ristorante de L’Heure tranquille. Depuis le temps, la carte a évolué. Elles savourent des linguine au citron, des tiramisu à la framboise, puis flânent dans les enseignes de prêt-à-porter en se demandant si elles ont vraiment envie d’un nouvel homme dans leur vie. Bien sûr, elles se sentent un peu seules et déconsidérées par rapport à leurs connaissances toujours en couple, mais elles sont aussi plus libres. Antoinette s’est inscrite sur Tinder. Parfois s’ensuit une aventure. Au Ristorante, les conversations ne manquent pas de piment.

Comme Clémence, Antoinette et Victoire sont de plus en plus amies, elles imaginent de faire des dîners pour progresser en cuisine italienne. Elles téléchargent sur leurs smartphones des applications de recettes et s’invitent tour à tour avec pour défi de s’impressionner par leurs créations culinaires. Elles concoctent des antipasti, des poissons rôtis aux herbes méditerranéennes, des desserts crémeux et parfumés. Ce soir c’est Clémence qui reçoit. Les filles sont chez Loïc, elle a la journée pour tout préparer. Elle a prévu des bruschetta aux asperges, un risotto de homard et des cannoli à l’orange. Les ingrédients ont été fournis par le Monoprix, moins le homard qu’elle compte se procurer aux halles du centre-ville. Il fait un soleil piquant d’avril, exactement comme le jour où elle a pris son poste vingt ans plus tôt. Elle se rappelle ce jour avec perplexité. Vingt ans déjà, tout ce qui a été vécu accompli supporté pendant ce temps, une vie en somme, elle n’a pas eu le loisir de la voir défiler. Le tram s’arrête devant elle, Clémence composte son billet à la borne, pose le pied droit dans la rame.

Pose le pied droit dans la rame.

Pose le pied droit dans la rame.

C’est drôle, le pied gauche ne suit pas, immobilisé sur le trottoir. Clémence regarde dans le tram. Les passagers la dévisagent pour savoir quand elle va monter pour qu’on puisse enfin redémarrer, Madame. Clémence essaie encore de soulever son pied gauche, mais ça ne marche toujours pas. C’est vraiment rigolo, ça ne lui est jamais arrivé, peut-être a-t-elle trop forcé au club de sport, souffre-t-elle d’une tendinite ? Elle sourit aux passagers avec un air d’excuse et rapatrie son pied droit sur le trottoir, laisse filer le tram.

Laisse filer un deuxième tram.

Au juste faut-il s’obstiner sur le homard quand du crabe offrira un risotto parfaitement acceptable ? Il y a de la chair en barquette au Monoprix, elle y va. Et voici que Clémence en sa cuisine mitonne le repas. Ça prend tournure, les copines seront épatées. Elle touille le risotto, ajoute parcimonieusement du vin blanc afin que le riz s’imprègne peu à peu de ses arômes fleuris quand, jaillie de nulle part, retentit la voix de la radio. La voix est douce et ferme, Clémence la reconnaît sans la connaître. La voix dit Clémence, ce quartier est ton royaume, n’essaie plus de fuir. Clémence acquiesce en versant une louche de vin blanc sur le riz. Elle est docile de nature, d’autre part elle aime son quartier, elle y a fait sa vie, elle ne l’échangerait pas pour un autre. La voix reprend Nous sommes bien d’accord, plus de blague ni de tentative d’évasion, que ce soit par le tram, un véhicule électrique ou une mobilité douce, et Clémence hoche la tête avec vigueur, le risotto fume. La voix insiste. Elle veut s’assurer que Clémence ne mijote pas par-devers elle de manigance, et Clémence hoche la tête de plus en plus vigoureusement, le risotto fume de plus en plus fort, l’alarme incendie se déclenche. Clémence ne l’entend pas. Elle entend seulement la voix qui répète en boucle, et en réponse elle agite la tête à se donner le vertige tout en continuant de touiller, l’alarme écrase ses tympans. Elle l’ignore, elle touille, elle a la tête qui tourne, laisse tomber la louche sur le carrelage. L’alarme hurle encore quand flanchent ses genoux, a-t-elle trop forcé au club de gym, s’est-elle fait une déchire musculaire, Clémence s’affaisse sur le carrelage dans une brume de vapeur parfumée au crabe et au vin blanc, l’alarme hurle.


Julia Deck

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