Rome sangl inaire
Mise en garde : quoique la tragicomédie se déroule en Italie, les flèches pourraient viser sa voisine de l’ouest. Quelque ressemblance avec la réalité médiatique ne serait toutefois en rien fortuite : jusqu’à la date du 1er août 2023 (et sauf flash-back), les évènements sont consignés, rapportés, mais aussi qualifiés comme tels, dans partie de la presse italienne. Ce n’est qu’après cette date que le récit devient à proprement parler fictif. Nous avons, en effet, sacrifié à la mode en sciences humaines d’écrire un récit de science-fiction[1], au double sens d’une histoire portant sur un futur incertain, mais fondé sur des éléments scientifiques et, en l’espèce, juridiques. Le texte est sous-titré Essai de prospective juridique. Car lorsque les juristes se lancent dans la fiction, ils écrivent pudiquement ou avec beaucoup de sérieux – nous ne saurions trancher – qu’ils font de la prospective. Alors voilà, nous sommes au début de l’année 2023, et ce n’est pas la Villa Borghèse qui vient de fermer et de priver, comme en 1885, les Romains de leur promenade suburbaine[2], mais la Villa Pamphili.
§1. Rome, le 18 janvier 2023, les portes de la Villa Doria Pamphili, près la place San Pancrazio et les rues Donna Olimpia et Vitellia, sont closes. Pour la deuxième fois en quelques jours, les usagers du troisième plus grand parc public de la capitale italienne ont dû renoncer à leur promenade. Car des animaux sauvages occupent les jardins et font obstacle au passage sûr des riverains. Sur les portails du domaine, une affiche de la police locale annonce : « entrée fermée pour cause de sangliers ». Au petit matin, les forces de l’ordre sont intervenues et, sous les ordres du capitaine Marinone, une harde de huit individus a pu être appréhendée. Dans le respect des règles de droit pour la gestion de l’espèce Sus Scrofa sur le territoire de la capitale, lesdits spécimens ont été narcotisés, capturés et enlevés.
§2. Cela fait quelques années déjà que les ongulés ont descendu le