tableaux d’une exposition
Je cherche quelque chose
dans la peinture
[c’est kitsch].
Ce que je cherche
s’appelle
[je ne l’accorde
qu’avec la honte]
sincérité.
Je vois des images datées
imitant les formes externes
l’histoire des fétiches
[de l’art]
où les peintres prient
pour quel salut.
Quelque chose dégoûte
chez ces bons élèves.
Dégoûte
la multiplication des styles
[d’une salle sur l’autre]
et l’artiste qui pour percer
se donne sans recul
à toutes modes
de toutes époques
dans une absence de cynisme
plus éprouvante encore
[de bêtise].
Comme s’il
ne comprenait
imiter sans savoir
même qu’il imite
[on en trouve tant
à toute époque]
nous le savons.
Nous le savons
sincérité s’obtient
d’un long travail
[beaucoup d’errance
d’imitation].
Au bout d’un temps
émerge une raison
de le sauver
[effectivement
dans une histoire
de l’art
et le spectacle]
artiste.
Pour ne pas faire voir
[ou le faire voir]
ce saut
on nous le montre
par ce qui venait
avant lui
[au fond d’un champ
toute la sociologie
dégoutte
sur des toiles].
Il y eut un saut
[on le figure
dans le passage
d’une salle à l’autre]
on fait de la vie
[de la carrière]
du peintre un drame
ce saut y fait
événement
[l’objet secret
de la rétrospective
le nœud central
du récit présenté
aux visiteurs
pour l’édification].
Le peintre a fait
ce qu’il a fait
[cru faire ce
qu’il a cru faire]
ou cherché
[quelque chose
comme ça].
L’histoire de l’art
[milieu et narrateur
que ventriloque
un curateur]
garde de lui
une proposition formelle.
Le public dense est balloté
de sensations subtiles
en jugements mondains
[« c’est beau, j’adore »]
les uns comme les autres
[ont peu à voir avec
une quête imposant
son référentiel propre].
Inventer un langage
[j’essaie
d’expliquer
à Noah
qui pose sa tête
sur mon épaule].
La nouveauté
et la simplicité
qui produit l’émotion
est-ce quelque chose
[ou rien] ?
Le sentiment océanique
[les aventures
de la matière].
Les petits pensent
faire la même chose
[dit-elle]
si tu ne conna