Bolsonaro, nouveau symptôme de la crise brésilienne
Il a appelé à ce que le Brésil redevienne une dictature… et déclaré que le problème de l’ancienne junte militaire était de ne pas avoir tué 30 000 personnes de plus. Il a aussi dit qu’il aimerait mieux avoir un fils mort qu’homosexuel… et expliqué à une membre du congrès qu’elle ne méritait même pas qu’on la viole. Lui, toujours lui, c’est Jair Bolsonaro : 63 ans, militant d’extrême droite, membre du Congrès, ancien capitaine de l’armée, et favori de l’élection présidentielle au Brésil.

Bolsonaro est le dernier épisode d’une série de crises qui accablent le Brésil depuis 2013, à l’époque où des manifestations monstres, de gauche, qui grondaient dans la rue pour réclamer un meilleur système de transport. Un mouvement qui s’est finalement muée en une force insurrectionnelle d’extrême droite, contre la Présidente Dilma Rousseff et le Parti des Travailleurs. C’était un moment de confusion qui a conduit à une élection exaltée et au final traumatique, où des candidats s’attaquaient sauvagement les uns les autres et pendant laquelle le favori, Eduardo Campos, trouva la mort dans un accident d’avion.
Dilma, une fois réélue, a emprunté une route sinueuse, s’appuyant sur des manipulations budgétaires pour soutenir la croissance économique et adoptant ainsi des mesures fiscales d’austérité qui n’ont fait que refroidir une économie déjà stagnante. Quand des enquêteurs ont ébranlé la classe politique en dévoilant un réseau de pots-de-vin et une corruption apparemment généralisée dans le service public – ce qui devait conduire à l’emprisonnement du populaire ancien président Luiz Inácio Lula da Silva –, la présidente a été évincée et remplacée par son vice-président, Michel Temer, qui s’apprête à clore l’un des pires gouvernements de l’histoire du Brésil, pas moins entaché de scandales de corruptions d’ailleurs que ses prédécesseurs.
La criminalité augmentant dans de nombreuses villes, les gens se raccrochent donc à la solution de Bolsonaro lorsqu’il sous-entend que tout crimine