Une Histoire en avenir – sur une expérience toulousaine
Créer et porter un festival d’histoire procède je dirais d’une inquiétude et d’un espoir. D’une inquiétude, qui est celle d’un environnement qui nous a échappé, et d’un avenir en commun que beaucoup jugent compromis. D’un espoir, qui serait que nous, ce nous en avenir, entreprenions la reconquête du commun, et que l’Histoire (entre autres) nous en enseigne les moyens. Les sciences humaines, les sciences sociales, disposent comme jamais des outils pour diffuser leurs connaissances. Mais la technique et les modes de communication n’y suffisent pas seuls, et l’accès ne suffit pas non plus.
Aussi libre qu’elle puisse être, la circulation des savoirs ne peut se substituer à celle de la parole et à l’échange des regards. Et à des modes vertueux de transmission. Dans tous les lieux publics, la multiplication des rencontres, occasionnelles ou périodiques, celle des manifestations collectives, festivals, colloques, journées confirment incontestablement les besoins de société que la ville n’a su ni entretenir ni réinventer à la fin des sociétés villageoises et communautaires. Les livres y ont une place notable, vecteurs irremplaçables (et irremplacés) de la propagation des savoirs. Les librairies aussi y ont une place centrale, derniers vestiges d’un commerce entre les hommes, où le langage et les idées sont au centre des échanges.
Pour autant, le milieu dans lequel nous faisons évoluer ces engagements est soumis à la pression des temps, aux exigences de l’instantané, au triomphe de l’actualité, au présentisme par lequel l’Histoire pourrait être reléguée au rang du magasin des souvenirs, au mausolée des grands hommes. Par devers les effets de l’accélération et la production d’une inesthétique de la disparition, les hommes et leurs livres sont porteurs de toutes les échelles des temps et de leur histoire. Cette composition est une des directions que nous voulons donner aux journées de L’histoire à venir.
A la librairie Ombres blanches, nous avons voulu depuis quara