Jair Bolsonaro : le dédain écologique
En théorie politique, choisir de catégoriser un gouvernement comme étant d’extrême droite nécessite qu’il réponde à trois exigences, à savoir : un discours ultra-nationaliste avec une forte militarisation (dans le cas de Bolsonaro : implication directe avec ses milices, y compris un trafic de drogues dans un avion présidentiel et une forte suspicion dans la participation à l’assassinat de Marielle Franco, activiste féministe) ; un mépris total et récurrent à l’encontre des intellectuels, artistes et étudiants ; une hostilité grandissante et délibérée à l’encontre des minorités vulnérables (féministes, indigènes, LGBT, etc.).
Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement d’extrême droite de Jair Bolsonaro se caractérise aussi par un anti-écologisme radical sans précédents. C’est, en grande partie (mais pas seulement), ce qui a donné lieu à de vives réactions d’activistes et de pays sensibles à son attitude plus que négligente à l’égard de l’Amazonie, comme aux désastres environnementaux causés par les barrages, etc.
Depuis son arrivée au pouvoir, Bolsonaro a tout mis en œuvre pour anéantir le ministère de l’Environnement. Ses diffamations à l’encontre du travail des environnementalistes, tout comme face à tout ce qui relève de l’existence et de la pérennité des réserves naturelles et indigènes – qu’il considère comme des entraves au développement économique du pays – sont récurrentes. Il fait intrusion dans les travaux scientifiques de collectes et d’analyses de données sur les incendies menés par l’INPE (Institut national de recherches spatiales), allant jusqu’à en congédier le président dont les analyses vont à l’encontre de ses projets et propos.
En août 2019, le dédain avec lequel il a traité les financeurs internationaux du fonds de préservation de la forêt amazonienne a entraîné la pire crise jamais connue dans l’histoire de l’Amazonie et une perte totale de contrôle des incendies de la zone – certains de ces incendies étant clairement d’origine cr