Dispositifs anti-SDF ou l’architecture du mépris
La deuxième cérémonie des « Pics d’Or » a lieu ce lundi 2 mars au théâtre de l’Atelier. Initiée l’année passée par la Fondation Abbé Pierre et dénommée d’après les désormais (trop) célèbres pics à pigeons installés sur certaines devantures pour déloger les personnes sans-abri, il s’agit de récompenser par la voie sarcastique les pires dispositifs anti-SDF.
La parole des sans-abri, le travail remarquable des associations, les remontées de terrain émanant de citoyens-habitants aux quatre coins de la France (notamment par l’entremise de cartes collaboratives et de l’utilisation du hashtag « soyonshumains » sur les réseaux sociaux), l’engagement de personnalités comme Blanche Gardin ou Guillaume Meurice constituent, entre autres, autant d’éléments ayant permis de révéler au grand public le phénomène de l’architecture hostile, de faire entrer dans le champ de la visibilité sociale la volonté d’invisibilisation des plus vulnérables sous l’effet d’un certain type de production de l’espace de nos villes.
À l’approche des élections municipales, l’éradication des dispositifs anti-SDF constitue un objectif militant pouvant être concrètement porté par les habitants au nom d’une certaine idée du droit à la ville. Dans nos communes, dans nos villages, dans nos quartiers, dans nos villes, sur nos places et sur nos lieux de vie, nous pouvons exiger de ceux qui entendent nous diriger qu’ils suppriment ce type de stratégies urbaines et qu’ils en interdisent tout nouveau recours.
Car au-delà du pittoresque de certaines installations et de l’imagination débordante de leurs producteurs (je peux en attester comme membre du jury…), dont on peut légitimement se demander comment ils peuvent tout simplement se regarder dans la glace, le risque que nous encourons serait bien celui de nous habituer à une telle situation (en faisant par exemple de la cérémonie des Pics d’Or une sorte de rituel dont on attendrait le retour annuel avec curiosité) et de ne plus mesurer la violence intolérable contenue dans ce qui n’est parfois qu’un simple banc. Tourner en dérision les dispositifs anti-SDF, ce n’est pas oublier que cela ne nous donne pas du tout envie de rire.
Cette cérémonie, dans cette conjoncture doit nous pousser à aller plus loin et être extrêmement fermes : la présence de mobilier anti-SDF ou le recours à des arrêtés anti-mendicité sont des choses qui doivent nous faire collectivement honte, qui ne sont pas dignes de nous. Si l’espace urbain se constitue à l’image même d’une formation sociale, nous devons être de plus en plus nombreuses et nombreux à affirmer en toute clarté que de tels aménagements ne nous représentent pas En un mot : nous n’en voulons plus, même et surtout si nous ne faisons pas partie des populations visées. Et d’ajouter que les « délinquants » ne sont pas celles et ceux qui sont ciblés par de tels dispositifs, mais bien ceux qui les installent. Que ce sont ces dispositifs eux-mêmes qui sont indésirables.
Au moment où les différents candidats nous inondent des images propres et lisses de leurs intentions, et alors que l’on nous parle à longueur de tract des promesses enchantées d’une ville plus inclusive et plus soucieuse de la participation des habitants (s’il ne s’agit pas là d’un simple vernis cosmétique surajouté aux logiques de l’attractivité et de la valorisation métropolitaine), il est plus que temps de renvoyer aux décideurs la réalité de ce qu’ils font ou laissent faire. Comme le disait Lacan, le réel « ça cogne ». On serait tenté d’ajouter à destination des politiques : « ça pique ». L’affichage volontariste répété du « zéro SDF » ne doit plus simplement signifier que l’on va tout mettre en œuvre pour ne plus voir de personnes sans-abri dans l’espace de nos villes, en recourant au besoin aux dispositifs anti-SDF, mais que l’on doit s’engager réellement à mettre des moyens en œuvre pour sortir les gens de la précarité qui est la leur.
Qu’entend-on par dispositif anti-SDF ?
Bien qu’une part toujours plus grande de la population sache aujourd’hui de quoi il retourne lorsque l’on parle de « dispositifs anti-SDF », le niveau de sensibilisation est loin d’être unanimement diffusé au sein du corps social (sans rien dire du fait de voir effectivement les pièces de mobilier qui sont autour de nous), et c’est pourquoi il est d’emblée nécessaire de préciser ce qu’il faut entendre au moyen de cette appellation générique. Elle peut en effet renvoyer au moins à trois catégories de choses.
La première relève très généralement de l’installation d’un type de mobilier assignable au genre de l’architecture « hostile », « défensive » ou « repoussante » (selon des appellations qui sont celles qui sont utilisées par leurs concepteurs des pièces en question eux-mêmes). Ce sont ces êtres urbains que nous voyons fleurir tout autour de nous et qui peuplent désormais notre quotidienneté : bancs à forte inclinaison ou à accoudoir central ; assises individualisées prenant la place des bancs traditionnels – quand ceux-ci ne sont pas purement et simplement supprimés sans être remplacés ; appuis ischiatiques et mobilier assis-debout ; pics anti-pigeons à l’avant des façades ou sur les rebords de fenêtres ; végétalisations douteuses (cactus, pots de fleurs, plantations denses) ; formes sculpturales, portiques et plots en tous genres ; grosses pierres monolithiques et autres menhirs « éboulés » d’on ne sait quelle formation géologique très ancienne ; etc.
La seconde catégorie relève de stratégies sensorielles moins immédiatement matérialisées dans des objets ou du mobilier mais qui, sur le modèle littéralement scandaleux d’un parallèle avec les répulsifs à insectes, parasites et autres « nuisibles » jouent sur toute une gamme d’effets sur les sens de la vue, de l’ouïe, du toucher ou de l’odorat. Pour ne citer que quelques exemples oscillant là encore entre l’odieux et le ridicule : répulsif Malodore à Argenteuil, installation de douches anti-SDF à l’entrée des parkings, faux chantier pour déloger des Roms à Lyon, diffusion de musique classique devant des McDonald’s pour dissuader les jeunes mélomanes, boîtier Mosquito diffusant des ultrasons, usage de néons roses ou bleus pour éloigner les toxicomanes incapables de trouver leurs veines, promotion des courants d’air dans le métro…
Enfin, le dernier ensemble de dispositifs consiste en des dispositions juridiques adoptées par les municipalités sous la forme d’arrêtés anti-mendicité principalement. Ceux-ci concernent des horizons temporels plus ou moins étendus (la période estivale et celle du Marché de Noël à Strasbourg ; l’ensemble de l’année à Nice) et des zones urbaines plus ou moins larges (quelques rues de l’hyper-centre dans la capitale alsacienne). Se dessine là encore un mode d’action sur les corps d’une nature fondamentalement kinesthésique et qui consiste à réguler le mouvement et la mobilité.
La forme de la décision de droit, sous couvert de protection contre les bandes ou de lutte contre les réseaux (pour reprendre quelques motifs invoqués pour défendre de telles dispositions), vise ici à donner une allure de légitimité à la défense des intérêts marchands qui mettent en forme de manière quasi-exclusive des espaces urbains conçus d’abord comme des produits et non comme des biens communs que la diversité des usages habitants pourraient s’approprier de manière collective.
Le fait de parler, en une justification des plus spécieuses, d’arrêté « anti-mendicité agressive » (selon une assimilation insidieuse et honteuse entre mendicité et agressivité) ne fait qu’aggraver les choses : on peut chercher à assaisonner une telle salade à toutes les sauces possibles, cela n’en tournera pas moins au vinaigre…Sans rien dire de l’arrêté de la ville de Calais qui rend passible d’amende le fait de donner de la nourriture à quelqu’un, ce qui constitue le stade ultime de l’abjection. Lorsqu’on en vient à criminaliser ce mouvement humain entre tous qu’est le fait de venir en aide à quelqu’un qui a faim, on peut dire qu’on a vraiment touché le fond.
La combinaison de ces types de dispositifs dessine à n’en pas douter les contours d’un mode de production de l’espace de la ville néolibérale dans laquelle ces stratégies d’exclusion des habitants les plus précaires (qui sont relégués dans des périphéries toujours plus marginalisées) ne sont que le revers d’une volonté de promotion marchande de l’attractivité des centres à destination des « classes créatives » et des touristes. Or, quand l’image d’une ville devient son arme principale dans une concurrence territoriale renforcée, sauf à dégrader cette même image, elle ne peut décemment plus recourir à des stratégies d’exclusion autrement plus frontales (qui ne disparaissent pas pour autant). C’est là le sens même de la démultiplication depuis au moins dix ans des « dispositifs anti-SDF », qui misent sur l’exercice d’une violence soft, c’est-à-dire sans les manifestations caractéristiques de la violence.
Des effets indésirables sur nous tous
L’architecture, cela est bien connu, est capable de produire, de promouvoir, d’inciter ou au contraire d’empêcher, de rendre impossible ou difficile nos interactions corporelles privées ou communes. Et le mobilier anti-SDF (et plus largement hostile : pensons aux skateurs, aux graffeurs, etc.) agit sur le corps même de ceux qu’il cible, qu’il s’agisse d’empêcher de s’asseoir, de s’allonger, de se reposer, de se réunir, de parcourir, de bouger, ou de faire fuir, d’empêcher de stationner, d’inciter à passer son chemin, à aller plus loin ou à aller voir ailleurs. Concevoir les lieux, c’est exercer un pouvoir sur ce qui peut avoir lieu.
Sous couvert idéologique d’esthétisation des espaces, de promotion de l’écologie, de lutte contre l’insécurité ou de prévention des conflits d’usages, les villes contemporaines ciblent ainsi ouvertement des catégories d’êtres humains parmi les plus vulnérables : SDF, jeunes, drogués, migrants, Roms, précaires. Ces personnes sont, faut-il le rappeler, à la fois d’abord des êtres dans des situations extrêmement complexes et des habitants-usagers de l’espace urbain au même titre que les autres.
La mise en œuvre d’un urbanisme hostile signifie de manière insidieuse aux individus concernés qu’ils ne sont pas les bienvenus dans l’espace public, qu’ils sont clairement assignés au statut d’« indésirables » par des processus délibérés d’invisibilisation. L’espace commun n’est ainsi plus l’espace de tous ni un espace pour tous. Mais de telles stratégies, même si elles entendent obéir à une certaine logique, sont à la fois moralement indéfendables et à bien d’autres égards parfaitement contre-productives et irrationnelles.
En effet et d’une part, l’installation du mobilier défensif ne fait que repousser les problèmes hors de notre champ de vision sans aucunement permettre ne serait-ce que l’esquisse d’une solution apportée aux comportements dits « antisociaux » : mettre fin à la mendicité, empêcher des appropriations de l’espace que l’on juge dégradantes, etc. On a là l’archétype même de la non-solution à un problème que l’ordre social a lui-même engendré. Au moment même où la pauvreté et la précarité augmentent de manière spectaculaire dans les pays développés, c’est-à-dire alors même que nous avons un besoin criant d’une politique qui prenne à bras-le-corps ces problématiques sociales, le développement exponentiel du mobilier hostile n’est qu’une manière particulièrement cynique d’avouer le manque de volonté dans le traitement direct de telles questions.
L’architecture hostile instaure ainsi a priori une sorte de criminalisation par l’espace, qui présuppose une anthropologie de la défiance assimilant avant tout un individu à la suspicion d’un ensemble de nuisances potentielles. Nous aurions, tout à l’inverse et a minima, besoin d’une architecture offensive et bienveillante, d’un urbanisme de la confiance ou de l’égard qui sache accueillir les vies précaires et amortir les situations difficultueuses.
D’autre part, même si la plupart d’entre nous ne nous sentons pas visés par ce type d’installations, elles nous affectent pourtant par le biais du modèle spatial qu’elles instaurent, par les effets indirects absurdes qu’elles produisent. Par exemple, l’installation systématique de bancs à faible largeur et à forte inclinaison ou encore le remplacement des assises des arrêts de bus ou du métro par du mobilier assis-debout, produisent des effets indésirables sur la population en général, à commencer par les plus « vulnérables » (que nous serons potentiellement toutes et tous) : femmes enceintes, personnes âgées, personnes en surpoids, enfants, handicapés… ou tout simplement n’importe laquelle ou lequel d’entre nous lorsque nous nous sentons fatigués ou pour reprendre nos forces. En ciblant des catégories spécifiques, en rendant certains comportements « suspects » impossibles, l’architecture défensive rend au final la ville moins habitable pour tous. Concevoir des espaces contre une certaine population, c’est les rendre inhospitaliers pour tous.
Enfin, et c’est là sans doute le point décisif, toute décision d’aménagement (jusqu’au choix en apparence anodin d’une pièce de mobilier urbain) véhicule un certain modèle spatial et social aux conséquences potentiellement néfastes. Il ne saurait s’agir d’une décision technique neutre et apolitique. Installer du mobilier anti-SDF, rien qu’un simple banc en l’occurrence, c’est ainsi produire par le biais des espaces un modèle social du mépris, de l’hostilité et de la défiance. C’est à la fois produire des rapports sociaux plus hostiles et légitimer de tels rapports comme étant la norme. On voit apparaître des situations dans lesquelles ce sont les habitants eux-mêmes qui installent du mobilier anti-SDF devant leurs portes.
Mais voulons-nous réellement d’une ville qui cède à l’expression du mépris social ? Est-ce là le « nous » que nous souhaitons former ? Car, sauf à assumer un projet ouvertement inégalitaire et à jouer carte sur table (on fait une ville pour les riches et les touristes), ce qu’aucun candidat n’assumerait pour des raisons électorales implacables, il faudrait pouvoir rêver d’un projet de ville qui refuserait par principe le recours à de telles formes de mobilier urbain, qui ferait le pari d’une ville de la confiance, qui ne céderait pas à l’impératif dogmatique et déraisonnable du « tout sécuritaire ».
Un urbanisme du mépris
Enfin, nous aimerions insister sur un dernier aspect du phénomène. Même si de tels phénomènes sont sans conteste l’expression des inégalités et des différences statutaires au sein de la société (et que celles et ceux qui ont à les subir cumulent tous les types de négativités), aucun tort économique n’est directement visible, aucun droit n’est ouvertement bafoué dès lors que l’on met en place une simple pièce de mobilier urbain. L’efficacité de tels dispositifs repose sur leur lisibilité par celles et ceux qui en sont les cibles. Et ils ne s’y trompent guère.
Ce qui pour la plupart d’entre nous pourrait n’être qu’une simple assise insignifiante apparaît aux yeux de ceux qui en sont les victimes comme absolument surchargé de sens, sursaturé des signifiants du mépris social. En ce sens, le mobilier hostile contient une évaluation implicite sur la valeur de certains de ses usagers. C’est l’assignation d’un moindre être. Et cela marche avant tout au mépris, en agissant au cœur de la formation intersubjective de l’identité individuelle, à savoir la reconnaissance.
Comme le souligne la chercheuse Selena Savic : « Alors qu’il est toujours envisageable de discuter avec les forces de l’ordre ou de contester leur décision, il n’y pas de recours possible contre un banc ». En empêchant la reconnaissance publique du tort subi sous les effets d’un mobilier en apparence neutre et indifférent, simple objet sans prétention idéologique, le mobilier anti-SDF et ses variantes antisociales condamnent la douleur à être vécue sur un mode purement individuel et non comme l’articulation potentielle d’une demande de justice collective.
Seul face à son malaise, détenteur d’un savoir de la violence sociale que lui seul éprouve dans sa chair, incapable d’articuler publiquement cette souffrance qui paraît ou anecdotique ou irréelle, le SDF ciblé par le mobilier hostile fait l’expérience sensible d’un mépris qui lui est signifié par les formes mêmes de la ville dont il est l’un des membres. Ce n’est pas qu’une question d’argent ou de droit. Une telle expérience porte indéniablement atteinte à l’intégrité personnelle, déforme l’identité du sujet en l’assignant à résidence comme « indésirable ». C’est un message d’inimitié et de désamour qui est cristallisé à même ce simple banc. Négation des besoins spécifiquement liés à la situation de l’individu : plus d’endroit où dormir et où se reposer quand on n’a nulle part où aller. « Vous n’êtes pas aimés car vous n’êtes pas aimables », voilà le message de l’installation du mobilier anti-SDF.
L’installation de ce type de mobilier conduit à ressentir l’écart entre soi et les autres, à se vivre et à se ressentir encore davantage comme un citoyen de « seconde zone ». L’espace de la ville devient l’espace du non-respect et de l’inégalité de droit en tant qu’il dégrade le statut de personne de certains de ses usagers. C’est tout l’espace urbain qui se reconfigure pour celui qui est amené à faire ce type d’expériences. L’inégalité ici n’est pas tant un déni explicite de droit ou une violation directe d’un statut juridique légitime. Reprenant les mots d’Adam Smith, le philosophe Axel Honneth résume la condition d’appartenance à l’espace commun selon la formule suivante : « Apparaître en public sans avoir honte. » Or l’espace du mobilier hostile est celui de la honte. Une organisation matérielle systématique qui humilie certains des membres du corps social, qui « abaisse l’humain devant la toute-puissance du fait », comme le dit magnifiquement Simone Weil, les déclasse en cherchant à les exclure de la visibilité démocratique.
Assignés au statut générique d’indésirables, la personnalité singulière et originale des individus est non seulement méconnue, mais au sens le plus propre, considérée comme « méprisable ». Une quantité radicalement négligeable. On n’ose ainsi même pas envisager la possibilité d’une contribution positive quelconque à la société de ceux qui sont qualifiés par la modalité des « comportements antisociaux ». Réduite à une catégorisation entièrement négative pour laquelle on conçoit des solutions génériques dépersonnalisées (les mêmes bancs pour tous), la singularité des vies précaires est balayée d’un revers de la main. Peu importe l’histoire ou le parcours singuliers des individus. Ne faisant pas partie du « nous », le SDF n’est pas non plus un « moi » ou un « je ». Il relève de la catégorie de l’altérité ennemie constituée comme type : « eux », « ces gens-là ».
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Face à tout cela, la seule question politique qui importe, celle que nous devons faire valoir dans la campagne municipale en cours, c’est bien la suivante : Qui a droit à la ville ? Pour qui et par qui est-elle faite ?
Car les dispositifs anti-SDF sont des négations en acte du droit à la ville de certains habitants, c’est-à-dire du droit à pouvoir revendiquer égalitairement de faire partie d’un espace urbain qui soit le leur au même titre que les autres et de pouvoir en faire un usage approprié au titre de la singularité de leur situation. Cette négation en acte du droit à la ville des personnes sans-abri est en même temps une négation active de l’idée même du droit à la ville pour tous et en général. D’une certaine idée de la ville, d’une autre manière de faire la ville. Du droit à la ville tout court.
NDLR : La cérémonie des Pics d’Or, organisée par la Fondation Abbé Pierre se déroulera lundi 2 mars à 20h au Théâtre de l’Atelier.